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Premier procès à Guantanamo

Audrey Parmentier21 juillet 2008

L'ancien chauffeur d'Oussama ben Laden, Salim Ahmed Hamdan, est jugé pour complot et soutien matériel au terrorisme. Ce procès ravive les débats autour de la justice d'exception mise en place après le 11 septembre 2001.

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Image : AP


C'est dans une salle d'audience toute neuve que débute ce premier procès. Avant Salim Ahmed Hamdan, un Australien, David Hicks, avait comparu devant cette juridiction - c'était en mars 2007 - mais il avait plaidé coupable et obtenu une peine de 9 mois et un retour dans son pays.

Celui qui est aujourd'hui sur le banc des accusés se présente comme un simple chauffeur, qui a certes transporté Oussama ben Laden mais uniquement parce qu'il avait besoin d'argent. Côté américain, on le considère comme un complice du leader d'al Qaida, on l'accuse d'avoir suivi des entraînements dans les camps du réseau terroriste en Afghanistan.

Ce Yéménite de 37 ans, arrêté en novembre 2001, a été un des premiers à être emprisonnés à Guantanamo, et il s'est démarqué en 2006 en contestant la mise en place du tribunal militaire, celui-là même qui le juge aujourd'hui. Il avait alors obtenu gain de cause face à l'ancien ministre américain de la Défense Donald Rumsfeld. Mais peu de temps après, une loi a légitimé ces tribunaux d'exception dans le cadre de la lutte anti-terrroriste. Aujourd'hui encore, les critiques sont nombreuses et au mois de juin, la Cour suprême a déclaré que la Constitution américaine garantissait aux détenus de Guantanamo le droit de saisir la justice civile, ce qui n'a pas plu du tout à George W. Bush:

Guantanamo - Klagen gegen Verdächtige fallengelassen
A gauche, Salim Ahmed Hamdan, lors d'une audience préliminaireImage : AP



« Nous continuons d'analyser les conséquences de cette décision avec laquelle je ne suis pas d'accord. Avec les membres du Congrès nous tentons de trouver une solution pour ce cas complexe qu'est la situation à Guantanamo. Mais je continue de penser que soit nous renvoyons les prisonniers chez eux soit nous les faisons comparaître devant un tribunal. Il faut désormais que l'on trouve comment réaliser cette alternative après le jugement de la Cour suprême.»



Les organisations de défense des droits de l'homme critiquent les conditions de détention sur la base navale et le non-respect des conventions de Genève sur le statut des prisonniers. La semaine dernière, Salim Ahmed Hamdan a affirmé avoir été humilié pendant un interrogatoire et avoir subi d'autres mauvais traitements. Son procès devrait durer un mois : il encourt la prison à perpétuité.