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Programme nucléaire iranien : on négocie

23 mai 2012

Début ce mercredi à Bagdad de nouvelles négociations sur le programme nucléaire contesté de l'Iran. 15.000 policiers et soldats irakiens ont été déployés dans la zone verte de haute sécurité de la capitale irakienne.

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La table des négociations à Bagdad
Image : irna

Ces discussions du "groupe des 5 +1", les 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne, se succèdent depuis des années déjà avec l'Iran, sans que des résultats concrets et durables ne soient vraiment atteints dans ce vieux conflit. L'Union européenne participe aussi à ces négociations.

Iran Catherine Ashton und Said Jalili
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et le chef des négociateurs iraniens Said JaliliImage : irna

Depuis des années, l'Iran est fortement soupçonné de vouloir se doter de l'arme nucléaire, ce que Téhéran conteste régulièrement, assurant ne vouloir développer qu'un programme nucléaire civil. Israël se sent menacé par un voisin disposant bientôt de l'arme atomique. Et les Etats-Unis, la puissance protectrice et alliée de l'État hébreu, sont de plus en plus déterminés à faire avancer les choses. Car, dans la perspective de l'élection présidentielle de novembre prochain, le président démocrate Barack Obama veut faire preuve de fermeté vis-à-vis de Téhéran. Les républicains lui reprochent déjà de se laisser mener par le bout du nez dans des négociations par lesquelles l'Iran entend seulement gagner du temps.

Quoi qu'il en soit, ce mercredi (23 mai 2012), des propositions "intéressantes" ont été faites à Téhéran, si l'on en croit le porte-parole du chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton. Il n'a toutefois pas voulu révéler les détails de ces propositions.

Mais selon un diplomate occidental qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, il s'agirait d'essayer de dissuader l'Iran d'enrichir l'uranium à une concentration de plus de 20%, considéré comme le seuil à partir duquel on peut travailler à la fabrication de bombes atomiques. Cette question de l'enrichissement est désormais centrale dans le règlement de la crise.

Il faudrait donc que l'Iran arrête d'enrichir de l'uranium à 20%, transfère à l'étranger son stock de 140 kg d'uranium enrichi à ce pourcentage, et donne des gages de coopération à l'AIEA. En échange, les 5+1 fourniraient une assistance pour le développement d'un programme nucléaire civil et pourraient suspendre l'entrée en vigueur en juillet de sanctions liées à l'embargo pétrolier contre l'Iran.

Kernkraftwerk Iran
La centrale nucléaire iranienne de BouchehrImage : picture alliance / abaca

Selon un membre de la délégation iranienne, lui aussi sous couvert de l'anonymat, Téhéran aurait fait une contre-proposition en cinq points. Des « propositions basées sur le Traité de non-prolifération, le principe de pas-à-pas et la réciprocité acceptés à Istanbul », lors des précédentes discussions en avril, a précisé ce responsable sans plus de détails. Cependant aucun résultat concret n'est à attendre ce mercredi. Les négociations se poursuivront tard dans la soirée et demain jeudi.

Entre-temps, il y aura des rencontres bilatérales entre la délégation iranienne et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, mais aussi avec le représentant de la Chine.

Auteur : Philippe Pognan (avec AFP, Reuters)
Edition : Anne Le Touzé