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Quand la politique donne le la...

Christophe Lascombes25 mai 2012

Les journaux allemands d'aujourd'hui s'intéressent aux difficiles négociations à Bagdad sur le programme nucléaire iranien, ainsi qu'aux liens parfois étranges entre musique et politique, à Bakou comme à Téhéran.

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Les paillettes de Bakou ne sont qu'une façade
Les paillettes de Bakou ne sont qu'une façadeImage : dapd

Comment parler de la finale du grand prix Eurovision de la Chanson, en Azerbaïdjan, sans évoquer les violations des droits de l'Homme dans ce pays ? s'interroge die tageszeitung. Pour Bakou, cet événement est l'occasion de se présenter comme pro-européen, moderne et ouvert au monde. La médiatisation de cet événement est une chance de pouvoir parler de la face cachée de l'Azerbaïdjan, des arrestations illégales, des violations des droits de l'Homme. Si le cirque de l'Eurovision doit rester un spectacle, les journalistes ont ici une occasion unique de pouvoir regarder de l'autre côté du décor. À eux de jouer.

La Süddeutsche Zeitung parle également des arrestations de manifestants à Bakou et des appels du pouvoir azerbaïdjanais à ne pas politiser ce grand prix de l'Eurovision, exigeant des organisateurs d'interdire aux artistes de rencontrer des militants des droits de l'Homme. Le quotidien de Munich se penche aussi, dans ce contexte, sur le cas du rappeur iranien Shahim Najafi, qui se cache actuellement en Allemagne sous protection policière, en raison de cinq fatwas édictées contre lui à Téhéran pour blasphème contre un imam vivant au IXe siècle avant Jésus-Christ. Une situation délicate pour Berlin, car l'Allemagne fait aussi partie des négociateurs du dossier nucléaire iranien, un processus qui connaît actuellement à Bagdad un blocage sérieux. Le quotidien explique qu'il serait prématuré et dangereux de décider de l'échec de ces négociations. Dans un tel cas, les Européens n'auraient alors plus d'autre choix que d'appliquer l'embargo sur le pétrole iranien et les sanctions financières prévues. Si aucune position commune n'est trouvée contre l'Iran, une guerre est alors plus que probable.

Iran Catherine Ashton und Said Jalili
Les pourparlers avec l'Iran obligent l'Europe à parler d'une seule voixImage : irna
Proteste Opposition Baku
Le régime de Bakou réprime violemment toute contestationImage : picture alliance / dpa

Il n'est pas surprenant que les négociations de Bagdad piétinent, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les positions des parties sont trop éloignés pour raisonnablement espérer un rapprochement rapide. Les négociateurs européens doivent cependant savoir que les sanctions dont ils menacent l'Iran seront efficaces. D'autant que les menaces à peine voilées d'intervention militaire venues d'Amérique et d'Israël sont sérieuses. Il faut seulement éviter que ces négociations s'enlisent et que Téhéran joue la montre, profitant du temps gagné pour mettre le monde devant le fait accompli. Les Iraniens sont en effet maîtres à ce genre de jeu, conclut le quotidien de Francfort.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sébastien Martineau