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DE Kapitel 05

29 décembre 2011

Chaque année, des centaines d'Africains meurent en traversant la Méditerranée dans de petites embarcations. Les organisations de défense des droits de l'Homme estiment à plus de 14.000 le nombre de victimes depuis 1988.

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Sur une côte d'Afrique du Nord, les témoins silencieux de traversées qui ont échouéImage : LAIF

Parmi les tragédies qui ont fait date, celle de la fin de l'été 2005, lorsque des centaines de réfugiés ont tenté tous en même temps de passer les barrières qui les séparaient de l'enclave espagnole de Ceuta, espérant ainsi poser un pied sur le sol européen. Cinq Africains sont morts et plus de cinquante autres ont été blessés.

Grenzzaun zwischen spanischer Enklave Ceuta und Marokko
Dispositifs frontaliers entre l'enclave espagnole de Ceuta et le MarocImage : picture alliance/dpa

Cette ruée massive a été déclenchée par la propagation d'une nouvelle au sein des camps de réfugiés au Maroc : les Européens allaient bientôt mettre en place une agence commune de sécurité des frontières appelée Frontex, dans le but de mieux lutter contre l'immigration clandestine. De nos jours, Frontex a en charge le contrôle des frontières au niveau des îles Canaries, des côtes méditerranéennes et le long de l'extrémité orientale de l'Europe.

Depuis la création de l'espace Schengen en 1993, la sécurité aux frontières extérieures était devenue l'une des priorités des dirigeants européens. Ils en sont arrivés à la conclusion que la suppression des contrôles aux frontières intérieures sur la majeure partie du continent devait être compensée par une surveillance renforcée à l'extérieur.

Illegale Einwanderer Fotos von Angehörigen der Opfer von Bootsunglücken
Des photos appartenant aux familles de réfugiés qui se sont noyés au large de LampedusaImage : picture-alliance/dpa

Ces dictatures que l'on tolère

L'Union européenne a donc lancé un plan de coopération avec les pays du nord de l’Afrique et du Moyen-Orient, appelé "partenariat Euromed"  - ou encore "processus de Barcelone" - et rebaptisé plus tard Union pour la Méditerranée. Concernant la prévention de la migration clandestine, le principe de base de cette alliance peut se résumer ainsi : l'UE fournit davantage de subventions et, en contrepartie, les pays méditerranéens intensifient leurs contrôles aux frontières.

Les militants des droits de l'Homme critiquent l'élévation d'une "Europe forteresse" et dénoncent tout particulièrement l'envoi d'argent à des régimes totalitaires et à des dictateurs. Un argent, disent-ils, utilisé pour construire des prisons et des camps d'internement où les violations des droits de l'Homme sont monnaie courante. Sans surprise, le Printemps arabe a été suivi d'une nouvelle vague d'immigration au large de Lampedusa et de Malte : avec la chute des anciens régimes, les mécanismes de contrôle frontalier qu'ils avaient mis en place ont cessé de fonctionner.

Auteur : Klaus Dahmann
Edition : Anne-Julie Martin