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Quand les Syriens veulent devenir Egyptiens

20 avril 2011

Les journaux allemands se penchent notamment sur les manifestations en Syrie et sur l'attitude de la Russie face aux conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

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L'annonce de la levée de l'état d'urgence n'a pas suffit à calmer les manifestantsImage : picture alliance/abaca

Après Deraa et Latakie, la ville de Homs au centre de la Syrie semble être devenue le troisième foyer de contestation de l'opposition contre le président Bachar el-Assad et contre la toute-puissance du Baas, le parti au pouvoir. La Frankfurter Allgemeine Zeitung rapporte que les manifestants ont rebaptisé la place du centre-ville à l'égyptienne : la place de l'horloge est devenue la place Tahrir ou la place de la délivrance. Bachar el-Assad a certes promis des réformes. Il a annoncé la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963, mais il se pourrait bien que ces mesures arrivent déjà trop tard.

Pour die Tageszeitung, le régime syrien méconnaît la profondeur de cette révolte populaire. La répression brutale et implacable des manifestants, au lieu de les intimider et de les faire reculer, a eu pour effet de les motiver encore davantage. En quelques semaines seulement, ce soulèvement pacifique a gagné une dynamique qui constitue une menace réelle pour le clan Assad et pour ses soutiens. La chute de la dictature syrienne est inévitable, selon le quotidien.

Ukraine EU Jose Manuel Barroso bei Präsident Viktor Janukowitsch in Kiew
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch en compagnie de jose Manuel Barroso à la conférence des donateurs à KievImage : dapd

Au lendemain de la conférence de donateurs qui a permis de réunir un demi-million d'euros pour sécuriser le site de Tchernobyl, la Süddeutsche Zeitung s'interroge sur le rôle de la Russie. Son Premier ministre actuel, Vladimir Poutine, a dit un jour que la chute de l'URSS constituait la pire catastrophe géopolitique du XXème siècle. Et pourtant cet évènement historique a un avantage certain pour Moscou : l'Ukraine est désormais un pays étranger alors qu'au moment de la catastrophe de Tchernobyl, en 1986, elle était une République soviétique. Hier, à la conférence de Kiev, la Russie a brillé par une discrétion inhabituelle, elle qui aime en général se présenter comme la dauphine de l'Union soviétique, lorsqu'il s'agit par exemple de récupérer son siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu. Tchernobyl, en revanche, est un vrai poison qui n'apporte ni gloire ni influence. Du coup, la Russie oublie que participer financièrement à la construction d'un nouveau sarcophage autour du réacteur endommagé, c'est protéger toute l'Europe et elle avec.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Sébastien Martineau