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Quelle Egypte après Moubarak ?

14 février 2011

Les éditorialistes s’interrogent sur l’avenir du pays suite à la chute du président Moubarak et aux premières mesures annoncées par l’armée : la dissolution du parlement et la suspension de la constitution.

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Nouvelle fierté des Egyptiens pour leur paysImage : dapd

Malgré toutes les inquiétudes justifiées de l'Occident sur la suite des événements en Egypte et dans la région, il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas être enthousiasmé par la soif de liberté qu'ont montré les Egyptiens, écrit die Welt. L'un des symboles les plus touchants de la nouvelle Egypte, c'est le zèle avec lequel des volontaires de toutes les classes sociales se sont mis à effacer les traces de la révolution sur la place Tahrir. C'est leur pays, ils l'ont repris en main et maintenant ils veulent en porter la responsabilité.

Revolution in Ägypten
L'armée détient à présent le pouvoir en EgypteImage : dapd

Pour la Frankfurter Rundschau, l'Egypte s'est découvert un nouveau visage pendant les 18 jours de contestation. Malgré cela, le chemin qui mène à la démocratie et à une société civile diversifiée est long et difficile. Les partis d'opposition sont faibles et divisés. Et la plupart des jeunes militants mobilisés par Facebook ne rêvent pas de carrières politiques, ils veulent retourner à leurs études ou à leur métier. Certes, avec deux communiqués, l'armée a complètement bouleversé la structure du régime Moubarak. Mais la prudence reste de mise, car les militaires ne prévoient pas de gouvernement d'union nationale et l'état d'urgence n'a pas encore été levé.

Des tâches énormes attendent la nouvelle Egypte démocratique, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung : elle doit renforcer la société civile et faire reculer l'emprise de l'Etat, faire diminuer le pouvoir de l'armée, donner de nouvelles perspectives à la jeunesse et intégrer les mouvements islamiques dans la classe politique.

General Mohsen el-Fangari Fernsehen Bekanntgabe Ägypten
Les militaires ont promis la tenue d'elections dans les six mois à venirImage : AP

Avec l'ancienne constitution et le pseudo-parlement élu sous Hosni Moubarak, les réformes dont le pays a besoin n'auraient pas pu être mises en œuvre, relève la Süddeutsche Zeitung. Le journal se demande toutefois quelles sont les motivations de l'armée. Veut-elle montrer à l'opposition que le changement politique s'impose ou bien veut-elle se donner les mains libres en suspendant la constitution ? Pour inspirer confiance, les généraux doivent, en plus du parlement, limoger l'ancien gouvernement Moubarak. Car si les militaires abusent de la confiance des Egyptiens, les citoyens vont redescendre dans les rues. Cette révolution n'est pas terminée, elle ne fait que commencer.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Yann Durand