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Qu'est-il arrivé au vol Ouagadougou-Alger ?

Anne Le Touzé (avec agences)24 juillet 2014

Le mois de juillet ne porte pas chance aux compagnies aériennes. Un vol Air Algérie avec 116 personnes à bord reliant la capitale burkinabè à Alger a disparu des radars dans la nuit de jeudi, peu après son décollage.

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C'est un avion de MD-83 affrété par la compagnie charter espagnole Swiftair qui a disparu
C'est un avion de MD-83 affrété par la compagnie charter espagnole Swiftair qui a disparuImage : Reuters

Le contact avec l'équipage a été perdu à 1h47 du matin. Le pilote venait juste de demander à changer de cap en raison de tempêtes. Les recherches sont en cours pour retrouver l'appareil qui se serait écrasé dans la région de Gao, dans le nord du Mali.

Repérer la zone du crash

Les opérations de recherche sont conduites par le Mali, le Niger, l'Algérie et la France. Sur son site internet, l'aéroport de Ouagadougou a signalé dans l'après-midi que les forces françaises stationnées au Mali avaient détecté l'épave de l'avion, à mi-chemin entre Gao et Kidal, « dans une zone désertique très difficile d'accès ». L'information de la localisation n'a pas été confirmée officiellement, ce qui étonne Modibo Tandina, un de nos confrères journaliste à Gao : « On ne peut pas voir quelque chose, c'est à un minimum de 80 km de Gao, dans une zone qu'on appelle Tilemsi. Ce sont les officiers de la force Serval qui ont donné l'information ce matin. C'est une zone occupée par le MNLA et la commune voisine, ce sont les Arabes du MAA, donc c'est une zone de combat. »

La zone du crash se situerait entre Gao et Kidal
La zone du crash se situerait entre Gao et KidalImage : DW

110 passagers et six membres d'équipage se trouvaient à bord du vol AH5017. Parmi eux 51 Français, ainsi que 14 autres nationalités, dont 24 Burkinabès, une vingtaine de Libanais et six Algériens. Les six membres de l'équipage étaient espagnols, l'avion étant affrété par la compagnie de charter espagnole Swiftair. Tous les passagers étaient en transit et devaient se rendre ensuite en Europe, au Proche-Orient et au Canada.

Le mauvais temps responsable ?

Pour l'instant, aucune piste n'est privilégiée pour expliquer l'accident. Mais le fait que l'appareil ait disparu au-dessus d'une région instable est d'autant plus troublant que cette catastrophe aérienne se produit une semaine tout juste après qu'un avion malaisien s'est écrasé dans l'est de l'Ukraine, probablement abattu par un missile.

Le site de l'aéroport de Ouagadougou affiche sa solidarité avec les proches des passagers du vol AH5017
Le site de l'aéroport de Ouagadougou affiche sa solidarité avec les proches des passagers du vol AH5017Image : Reuters/Ouagadougou airport

Dans le cas du vol AH5017, il est évidemment trop tôt pour se prononcer sur l'éventualité d'un acte terroriste. Ce qui est sûr, selon Modibo Tandina, c'est que la météo était mauvaise cette nuit-là : « Déjà mercredi soir sur Gao ça soufflait, et on sait qu'à Kidal, ça soufflait aussi. Pour le moment on est dans l'hypothèse d'un dérangement climatique. Pour le moment. »

Si l'avion s'est effectivement écrasé dans le Tilemsi, il va falloir de toutes les façons sécuriser la zone, avant de pouvoir envoyer des équipes de secours et des enquêteurs.

En attendant, la France a ouvert une enquête préliminaire pour homicides involontaires. Selon l'aviation civile française, l'avion avait été inspecté il y a deux ou trois jours et était en « bon état ».