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Question d'intérêts...

4 mars 2011

L'attentat de Francfort sur le Main fait les Unes des journaux allemands qui reviennent également sur la polémique ouverte en Allemagne sur le carburant écologique E10, rejeté par la majorité des automobilistes.

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L'attentat d'hier contre des militaires américains à l'aéroport de Francfort/Main serait l'œuvre d'un musulman fanatique.Image : dapd

Cet acte marque une césure, analyse la Tageszeitung de Berlin. Certes, rien ne peut empêcher les actes terroristes isolés, sauf si l'Allemagne se transforme en état totalitaire. Ce que personne ne veut. Désormais, l'Allemagne ne peut plus continuer comme avant et va devoir s'intéresser de plus près à ces groupes salafistes radicaux dont la propagande a préparé le terrain à cet acte de terreur. Ici, cela relève moins des services de sécurité que de la société civile dans son ensemble. Arid U., l'auteur des coups de feu mortels, n'appartenait pas à une organisation terroriste, constate la Frankfurter Rundschau. C'est rassurant et inquiétant à la fois. Francfort n'est pas dans le collimateur d'Al-Qaïda ou d'un autre groupe qui pourrait provoquer des dégâts beaucoup plus importants. Mais cet attentat révèle également l'impuissance des services de sécurité. Même armée et portant des gilets pare-balles, la police de l'aéroport n'a pourtant pas pu stopper Arid U. L'assassin dit avoir agi sans complicité, résume die Welt. Pour le Ministre de l'Intérieur, c'est un islamiste radicalisé. L'enquête dira si c'est vrai ou pas. Il serait faux pourtant d'imputer à l'islam la responsabilité de cet attentat. Les musulmans prêts à la violence ne sont qu'un petit groupe par rapport à la majorité de leurs correligionnaires qui, dans le monde entier, rejettent la violence. Les révolutions pacifiques de Tunisie et d'Égypte ont démontré que les peuples musulmans aspiraient à la liberté et à la démocratie.

Attentat auf US Soldaten Frankfurt
Même armées, les forces de sécurité sont impuissantes contre les terroristes isolés.Image : picture alliance/dpa

Les automobilistes allemands ont peur du « bio-super »

Biodiesel Biosprit
Le nouveau biocarburant E10 ne fait pas l'unanimité chez les conducteurs allemands qui se méfient fortement de lui.Image : picture-alliance/ZB

Si elle parle de cet attentat à l'instar de ses confrères, la Süddeutsche Zeitung revient en première page sur l'affaire de l'E10, ce biocarburant composé de super et de 10 % d'éthanol, introduit dans toute l'Allemagne depuis le début de l'année et rejeté par les automobilistes. La loi allemande impose aux compagnies pétrolières un certain quota de biocarburant. Norbert Röttgen, responsable de cette loi, accuse les pétroliers d'avoir informé trop tard et de manière insuffisante les consommateurs. Une attitude que critique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le Ministre de l'Environnement rejette la faute sur Bruxelles et sur Sigmar Gabriel, son prédécesseur social-démocrate à ce poste. Seulement, monsieur Röttgen appartient au gouvernement d'Angela Merkel, à l'origine de cette loi. Accuser Bruxelles de vouloir imposer l'E10, c'est se défausser. Si l'on est partisan des objectifs climatiques, il faut en assumer les conséquences politiques.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sébastien Martineau