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Qui veut payer pour la Grèce ?

18 mars 2010

La tension monte à une semaine du Sommet européen qui doit se tenir jeudi et vendredi prochain. La Grèce menace de faire appel au FMI si une solution d'aide n'était pas trouvée au niveau européen

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Athènes a présenté un plan d'économies de près de cinq milliards d'euros
Athènes a présenté un plan d'économies de près de cinq milliards d'eurosImage : DW-Montage/picture-alliance/dpa

L'Europe c’est formidable : un projet ambitieux, une expérience historique inédite et toute cette belle machinerie qui se grippe sur des comptes d'épicier. Même si ces comptes se chiffrent en milliards d’euros. Certes, la Grèce est en piteux état : une montagne de dettes de 290 milliards d'euros et face à cela, un plan d'économies drastique qui déclenche la colère des citoyens grecs. Pour sauver la Grèce et l'aider à emprunter sur les marchés financiers à des taux supportables, les Européens ont le plus grand mal à accorder leur violon. Les ministres des finances de la zone euro se sont mis d'accord lundi sur la mobilisation d'une aide financière rapide pour la Grèce mais sans en dévoiler les détails.

Proposition absurde

Là-dessus, le gouvernement allemand chevauche son cheval de bataille favori : celui de l'orthodoxie budgétaire. Sur le thème : pas question de payer pour les Grecs, ceux-ci doivent d'abord régler leurs problèmes budgétaires. Hier, la chancelière Angela Merkel a même affirmé qu'il serait envisageable qu'un pays qui ne respecte pas ses engagements - sous-entendu la Grèce - soit exclu de la zone euro. Jean-Claude Trichet, le président de la Banque central européenne, a alors montré qu'il avait l'art des petites phrases assassines : "Je n'ai pas l'habitude de commenter les propositions absurdes", a-t-il affirmé en réaction à la déclaration de la chancelière. Quant au principal intéressé, le Premier ministre grec Georges Papandreou, il a lui aussi modérément apprécié : "La Grèce ne va pas quitter la zone euro. Pas seulement à cause de raisons juridiques mais aussi parce que nous sommes en train de remettre notre économie en ordre afin de la rendre plus sûre et plus viable. Je dirais que la possibilité que nous quittions l'euro est absolument nulle."

L’attitude de l'Allemagne dans cette querelle irrite au niveau européen. A commencer par la Commission. Car si la Grèce devait se tourner vers le FMI, cela serait vécu à Bruxelles comme un échec. Enfin, Paris reproche à Berlin son entêtement. Ceci d'autant plus que l'orthodoxie budgétaire brandie par le gouvernement allemand arrive plutôt à un mauvais moment : le déficit budgétaire fédéral va en effet atteindre cette année la somme record de 86 milliards d'euros.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard