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Qui vivra verra...

Christophe Lascombes26 juillet 2013

La presse allemande revient sur le vote du Congrès américain contre la limitation des écoutes téléphoniques aux USA. Mais ils commentent aussi la vente de nombreux journaux du groupe de presse allemand Springer.

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Le plus grand groupe de presse allemans se tourne délibérément vers l'Internet
Le plus grand groupe de presse allemans se tourne délibérément vers l'InternetImage : picture-alliance/dpa

C'est un signe des temps, indique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le groupe allemand Springer, leader du marché, se débarrasse pour presque 1 milliard d'euros de nombre de ses journaux régionaux et périodiques. Est-ce le déclin annoncé de la presse écrite ? En fait, il s'agit plutôt d'appât du gain. Au vu des fortunes amassées par des géants du numérique comme Google et des difficultés rencontrées à gagner de l'argent avec du journalisme de qualité, Springer préfère entrer dans la cour des magnats de l'Internet.

C'est une bien mauvaise nouvelle pour les 900 employés concernés de Springer, analyse die tageszeitung. Tout le monde sait très bien que les conditions de travail et de salaire du groupe Funke, le racheteur, sont très mauvaises et personne n'a envie d'y entrer. Springer est prêt à tout pour devenir un groupe leader dans l'édition numérique, quitte à sacrifier ses idéaux journalistiques fondateurs. Quand Mathias Dörpner, le patron du groupe Springer, parle de 2013 comme l'année des investissements, il ferait mieux de parler d'une année de la braderie.

Radaranlage Bad Aibling bei München
La NSA exploite déjà 6 stations d'écoute en AllemagneImage : picture alliance/AP Images

Le quotidien de Berlin revient également dans ses colonnes sur le vote d'hier au Congrès américain contre la limitation des pouvoirs d'écoute de la NSA. Avec ce rejet, les dirigeants politiques s'opposent à leur propre opinion publique qui rejette en majorité la collecte tous azimuths des données personnelles. Elle y voit la négation du 4e amendement de la constitution américaine qui protège les citoyens contre l'État. On voit donc ici que le président Obama, contrairement à ses affirmations, poursuit, voire renforce la politique menée par ses prédécesseurs en matière de lutte contre le terrorisme.

Pourtant, les prochaines initiatives de débat et de vote contre l'étendue de la surveillance et pour la révision des mesures de lutte contre le terrorisme sont déjà dans les tuyaux, se réjouit la Süddeutsche Zeitung. Il est vrai que ce débat doit être mené et il faut saluer le fait que le Congrès s'y attelle. En revanche, rien ne dit que ces débats entraîneront la NSA à limiter ses activités de surveillance en Europe ou en Allemagne. Pour les Américains, même les plus libertaires, l'espionnage des pays étrangers est un tout autre chapître. Ils ne s'intéressent qu'à leurs droits constitutionnels, conclut le quotidien de Munich

Symbolbild NSA Spähaffäre
Écouter les Américains: non ! Mais les autres, oui !Image : Reuters