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Ahmadineschad Westen

Anne-Julie Martin / Anne Le Touzé15 juin 2009

Face à la situation toujours très tendue en Iran, la communauté internationale s'interroge sur les conséquences de ce scrutin présidentielle.

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Image : AP

L'occident est inquiet : la répression sévit en Iran, plusieurs manifestants ont été incarcérés. Mahmoud Ahmadinejad défend la légitimité de sa réélection tandis que Mir Hossein Moussavi continue de réclamer l'annulation du scrutin. Le pays connaît un nouveau déchirement. Un déchirement qui s'annonce durable selon Peter Philipp, spécialiste du Moyen-Orient à la Deutsche Welle. Selon lui, "la déception est très grande. Il y a du mécontentement entre une grande partie de la population et de l'autre côté le camp de ceux qui sont derrière Ahmadinejad. Et ce sont deux camps qui sont moins réconciliables aujourd'hui qu'avant les élections".


Et les évènements actuels ne menacent pas seulement en interne, ils risquent également de mettre à mal les relations entre le gouvernement iranien et la communauté internationale. Pour nombre d'observateurs, cette réélection compromet tout espoir d'inflexion de la politique nucléaire controversée de Téhéran. Quand à la nouvelle administration américaine, sa proposition de dialogue aurait certainement été plus facile à concrétiser avec un partenaire réformateur. Mais Barack Obama a bien l'intention de poursuivre sur sa lancée."Si on propose un dialogue, il faut mener un dialogue avec n'importe qui est à la tête de l'Iran, avec le principe qu'on ne peut pas choisir ses ennemis, estime Peter Philipp. Les Américains vont certainement renouveler leur offre de mener un dialogue, même avec Ahmadinejad. Je n'ai pas trop d'espoir dans ce dialogue. Mais il faut quand même essayer de commencer ce dialogue, parce qu'autrement on va continuer le gel qui prévalait depuis la révolution".


Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a qualifié la réélection de Mahmoud Ahmadinejad de "mauvaise nouvelle". Pourtant, certains commentateurs estiment que dans le cadre du conflit israélo-palestinien, elle pourrait servir la politique israélienne. "Parce qu'avec Ahmadinejad on a un ennemi clair et visible, explique Peter Philipp. Et avec un homme comme Moussavi, on aurait eu un politicien sur lequel se concentraient des espoirs et il faudrait travailler beaucoup pour convaincre le reste du monde que l'Iran sous Moussavi ne serait pas différent que l'Iran sous Ahmadinejad. Sous Ahmadinejad, c'est plus simple : on le connait et on le rejette".


Alors que quelques milliers de partisans de Moussavi ont entamé une manifestation interdite à Téhéran, l'Union européenne a pour sa part réclamé une enquête sur l'élection présidentielle iranienne.