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Révolution, mon amour...

Christophe Lascombes29 septembre 2010

La presse allemande d'aujourd'hui se penche sur le programme énergétique adopté par la coalition CDU-FDP de Berlin, ainsi que sur le nouveau gouvernement minoritaire toléré par les populistes qui se prépare aux Pays-Bas.

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Nous voulons tous des énergies propres pour protéger notre climat. Mais sommes-nous aussi prêts à en payer le prix ?Image : picture-alliance/ dpa
Deutschland Energiereise Angela Merkel in AKW Lingen
Angela Merkel semble avoir demandé la permission aux géants allemands de l'énergie avant de proposer son programme énergétique.Image : AP

Que personne ne vienne dire que le gouvernement ne fait rien, lance la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ce nouveau programme énergétique développe une vision pour les quarante ans qui viennent. Seulement, l'Allemage en tant que pays industriel, peut-elle se permettre le programme de protection du climat le plus ambitieux du monde? Flanquées des lobbies de l'éolien et du solaire, l'opposition rouge-verte réclame du courant propre pour tous. Sans dire combien cela coûterait. On verra bientôt si les 80 pour cent de personnes qui souhaitent aujourd'hui avoir de l'électricité verte sont vraiment prêtes à en assumer les conséquences. C'est ça la « révolution énergétique » vantée par Angela Merkel ? demande déçue la Frankfurter Rundschau. En y regardant de plus près, on se rend compte que Lénine avait raison de dire : avant de prendre un train d'assaut, les Allemands achètent toujours un ticket de quai. Avant qu'un gouvernement fédéral ne transforme les structures de l'approvisionnement énergétique pour leur permettre d'affronter l'avenir, il demande d'abord la permission aux cartels énergétiques. S'ils disent non, tant pis. La révolution attendra !

La révolution tranquille ?

Le pays européen qui incarnait jusqu'ici la tolérance, à savoir les Pays-Bas, s'apprête à être gouverné par une coalition minoritaire tolérée par le parti populiste de droite anti-islam de Geert Wilders. Il aura le beau rôle, estime la Süddeutsche Zeitung. Sur les dossiers importants de l'intégration et de la criminalité, il pourra ainsi co-gouverner sans assumer de responsabilité. Mais le rejet manifesté par les chrétiens-démocrates néerlandais à son égard est si grand que leur congrès du week-end prochain risque fort de tuer ce projet dans l'œuf. Mais même si ce n'est pas le cas, avec une seule voix de majorité, en comptant celle de Geert Wilders, le futur gouvernement néerlandais ne vas pas vivre longtemps.
Même constat chez die Welt. Les mouvements anti-islamiques de la droite dure connaissent une renaissance dans toute l'Europe. Certes, ces partis pointent le doigt sur des problèmes trop longtemps ignorés mais les solutions qu'ils proposent violent les droits fondamentaux occidentaux là où ils devraient être défendus. À Copenhague, un modèle de gouvernance minoritaire tolérée fonctionne sans heurts avec un parti de droite qui, en trois ans, n'a pas progressé en termes de popularité. Les Néerlandais espèrent bénéficier du même effet. Mais étant seulement à une voix près majoritaire au Parlement, le futur gouvernement de La Haye va devoir marcher sur des œufs.

Niederlande Politik Mark Rutte Maxime Verhagen Geert Wilders
Les Libéraux néerlandais de Mark Rutte (à g.) et les chrétiens-démocrates de Maxime Verhagen (milieu) pactisent avec le « Diable » populiste Geert Wilders (à dr.). Auront-ils une cuiller assez longue ?Image : picture-alliance/dpa

Auteur : Christophe LASCOMBES
Édition : Yann DURAND