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Rajoelina veut des élections "le plus rapidement possible"

23 mai 2012

La feuille de route politique proposée par les pays de la SADC prévoit l'annonce du calendrier électoral au plus tard le 28 mai prochain. Mais pour l'opposition malgache, ce délai ne peut être tenu.

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Image : AP

C'est un pavé que le président de la transition, vient à nouveau de jeter à la mare. Andry Rajoelina qui sortait d'une entrevue avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a dit que les élections devraient se tenir le plus rapidement possible dans tout le pays. Les experts de l'Onu sont d'ailleurs à pied d'oeuvre, selon Rajoelina, pour évaluer les besoins en la matière. En revanche, le president de la transition n'a pas signifié s'il fallait commencer par organiser les législatives ou la présidentielle. Il n'a pas non plus indiqué s'il serait candidat. L'opposition malgache, quant à elle, a déjà recusé les propositions du président autoproclamé et exigé sa mise à l'écart dans l'organisation de ces deux scrutins. En témoignent ces propos de l'ancien chef de l'Etat malgache Albert Zafy, président de l'Union Nationale pour le Développement et la Démocratie : "Nous ne pouvons pas accepter qu'Andry Rajoelina organise les élections. Il n'a qu'à rester en dehors de la transition. Il doit laisser la place à un Premier ministre de consensus qui sera nommé pour organiser ces élections."

La replique des proches de Rajoelina

Ces accusations sont rejetées par le camp présidentiel qui reproche à l'opposition de bloquer le dialogue inclusif entre les partis politiques. Et ce, même si les propos du chef de la transition restent perçus comme une provocation envers toute la classe politique. Selon le général Désiré Ramakavélo, membre du conseil supérieur de transition et proche du pouvoir, par exemple, il serait difficile d'organiser les élections générales cette année : "Je ne suis pas sûr qu'on puisse organiser cette année des élections législatives. Quant au peuple malgache, il attend de connaître le calendrier électoral."

Marc Ravalomanana Präsident Madagaskar
Marc Ravalomanana vit toujours en exile en Afrique du SudImage : AP

Le rôle des acteurs de la société civile

La société civile malgache, de son côté, réclame que les leaders politiques acceptent de confier l'organisation des élections aux organes indépendants. Blanche Richard est membre de la plate-forme nationale des organisations de la société civile dans la capitale malgache. Elle a présidé les premières assises nationales : "Le problème, ce ne sont pas les élections elles-mêmes. Le problème c'est de savoir qui va diriger le pays avant et pendant la période électorale. Cela fait quatre ans que les politiciens se disputent autour de cette question essentielle."

Le sort de Marc Ravalomanana

Au delà des questions politiques et techniques pour la tenue, dans les temps, des élections générales à Madagascar, Andry Rajoelina a également évoqué l'avenir politique de l'ancien président Ravalomanana. Le chef de la transition n'exclut pas le retour au pays de Ravalomanana. Jugé et condamné par contumace, le président déchu n'a toujours pas bénéficié d'une amnestie comme le réclament ses partisans.

Auteur : Bob Barry
Edition : Anne Le Touzé