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RCA : le comité de suivi du processus électoral contesté

6 décembre 2019

A un an des échéances électorales en Centrafrique, un comité stratégique d’appui au processus électoral a été créé par le gouvernement et cela malgré l’existence de l’Autorité nationale des élections (ANE).

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Zentralafrikanische Republik Parteitreffen mit Präsident Touadera
Image : DW/J. M. Bares

Composé de 27 personnalités, dont six membres du gouvernement, des représentants des institutions de la République et des représentations diplomatiques en Centrafrique, le comité qui vient d’être mis en place a pour mission d’assurer le suivi régulier de chaque étape importante du processus électoral. Or son existence inspire des doutes aux opposants.

Face aux interpellations, le gouvernement se défend. “Je ne comprends pas sur quelle base les gens dénoncent cette initiative. C’est un processus de facilitation. Ce qui est derrière, c’est de dire qu'il s'agirait de fraude, mais si on regarde historiquement toutes les stratégies de fraude, est-ce que ça peut faire partie de cela ?", s'interroge Ange-Maxime Kazagui, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement et membre de ce comité.

Selon M. Kazagui "quand on met le ministre de la Communication dans ce genre de comité, c’est pour s’assurer que la communication sera bien faite, que l’étendue du territoire sera couverte, et chaque responsable qui est là devra s’en assurer parce que l’ANE a un travail plus technique à faire”.

L'opposition dénonce le comité de suivi

Un argument qui ne convainc pas les partis politiques et organisations de la société civile qui dénoncent le caractère illégal de ce comité. 

Selon eux, ni la Constitution, ni le code électoral n’a prévu la mise en place d’une telle structure parallèle à l’ANE, l'Autorité nationale des élections. L’opposition démocratique y voit déjà des risques de fraudes.

“Dès l’instant où il y a une structure appelée Autorité nationale des élections chargée de conduire le processus électoral, je ne vois pas les raisons d’un Comité stratégique dont la composition pose problème", explique  André Nalké Dorogo, second vice-président de l’URCA.  Il d'ajouter : " n’est-ce pas dévoiler la nature des inquiétudes des uns et des autres par rapport au contenu des scrutins que nous voulons justes. Je ne pense pas que ce soit de la responsabilité de l’exécutif de s’approprier une partie du travail de l’ANE”.

Le comité est en effet présidé par le premier ministre, Firmin Ngrebada. Le premier tour des élections présidentielle et législatives en Centrafrique est prévu en décembre 2020.