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RCA: l'UA garante de l'accord de Khartoum

21 mars 2019

Le compromis trouvé entre les autorités centrafricaines et les 14 groupes armés a levé les principaux différends qui portaient sur la composition du gouvernement et le désarmement des rebelles.

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Zentralafrikanische Republik Präsident und Rebellen unterzeichnen Friedensabkommen in Bangui
Image : Getty Images/AFP/F. Vergnes

"L’UA va suivre la mise en œuvre de l’Accord de Khartoum" (Ismaël Chergui)

La réunion d’Addis-Abeba a été convoquée par l'UA le 6 mars dernier après l'annonce du nouveau gouvernement issu de l'accord négocié à Khartoum. Cet accord a été jugé insuffisamment "inclusif" par la majorité des groupes armés.

Sur les 14 groupes armés signataires, plus de la moitié avait désavoué le gouvernement formé, le jugeant identique à l'ancien.

Crise en RCA : le nouveau Premier ministre joue l’apaisement

Les deux parties, sous la médiation de l’Union africaine, se sont accordées sur "un gouvernement inclusif". En contrepartie, les chefs rebelles n’exigent plus la démission du Premier ministre Firmin Ngrebada. Ils ont réitéré leur attachement à l’accord de paix paraphé à Khartoum le 6 février dernier puis signé à Bangui deux jours plus tard.

Ceci concerne bien sûr aussi les dispositions concernant l’avenir judiciaire des rebelles et leur désarmement.

"Il y a aussi un processus DDR (Démobilisation, désarmement, réinsertion) qui est déjà engagé. En plus, nous avons créé dans l'accord ce qu'on appelle les unités spéciales de sécurité qui sont mixtes et qui vont permettre à beaucoup d'éléments de ces mouvements d'être transformés en outils pour sécuriser les institutions, les routes de transhumance des animaux, etc... Mais quand les chefs rebelles sont sur des listes, ça ne veut pas dire qu'ils sont déjà jugés", a ainsi déclaré à la DW, le Commissaire à la Paix et la sécurité de l'Union africaine, l'Algérien Ismaël Chergui qui a été médiateur du dialogue inter-centrafricain.

Laurent Gon Baba, le président de l'Assemblée nationale de la République centrafricaine, est lui aussi favorable à la poursuite en justice de tous ceux qui sont accusés d’avoir commis des crimes dans le cadre du conflit qui déchire le pays depuis 2013.

Adoption des textes législatifs…

Après ce compromis trouvé à Addis-Abeba, quelle sera la suite du processus, s’interrogent les observateurs de la vie politique centrafricaine.

Laurent Gon Baba : "nous allons adopter des lois sur la décentralisation et les collectivités territoriales"

Selon le président de l'Assemblée nationale centrafricaine, il y aura  d’abord la formation d’un nouveau gouvernement incluant toutes les parties. Ensuite, l’Assemblée nationale va adopter plusieurs textes de lois pour rendre conformes à la Constitution, certaines dispositions de l’accord de Khartoum.

"Il est prévu une loi sur la décentralisation et les collectivités territoriales. Nous aurons dans le cadre de l'accord de Khartoum à réviser la loi sur les partis politiques. Nous devons prendre aujourd'hui une nouvelle loi sur le code électoral pour faire en sorte que les élections soient organisées dans la transparence et dans la démocratie absolue", a ajouté Laurent Gon Baba.

…et la mission de suivi de l’accord

Mi-avril, une mission d’évaluation de l’accord de Khartoum est attendue à Bangui. Elle sera composée du Commissaire à la Paix et la sécurité de l'Union africaine, Ismaël Chergui, et du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, le Français, Jean-Pierre Lacroix.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona