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RCA : motion de destitution contre le président du parlement

Jeff Murphy Barès
19 octobre 2018

18 membres de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale se penchent ce 19 octobre sur la demande de destitution de Abdou Karim Meckassoua. 95 députés sur 140 ont signé la pétition.

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Bildergalerie Camille Lepage
Image : picture-alliance/dpa/camille Lepage/Wostok Press

Elu en mai 2016 au perchoir de l’Assemblée nationale par la majorité des députés, Abdou Karim Meckassoua semble perdre aujourd’hui la confiance de la quasi-totalité de ses électeurs. 95 députés sur 140 soit plus des 2/3 souhaitent sa destitution conformément à l’article 70 de la Constitution de la République et l'article 12 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale.

"Il y a beaucoup d'affaires, beaucoup de scandales", explique Mathurin Dimbélé Nakoé, député de Sosso Nakombo et 2e vice-président du bureau exécutif de l'Assemblée nationale, à la DW. Il est un des signataires de la pétition. "Vous avez par exemple, l'affaire des kits des députés: 322 millions de FCFA. Généralement ces kits-là sont achetés à 25, 28, 30 millions, jamais plus. C'est un scandale grossier. Les autres motifs, vous avez par exemple l'article 60 de la Constitution qui demande à l'Assemblée nationale de donner des autorisations au gouvernement dans le cadre des contrats miniers, forestiers et autres. Et nous sommes au courant que certains de ces avis, certains de ces accords ont été monnayés 50 millions FCFA. Vous imaginez, l'Assemblée nationale qui accepte la corruption ! Alors pour contrôler l'action du gouvernement, il faut donner l'exemple", dit Mathurin Dimbélé Nakoé.

L'optimisme des soutiens de Meckassoua

Georges Thierry Vackat, député de Mongoumba, et président de la commission défense à l’Assemblée nationale, est un des soutiens de Meckassoua. Il doute que cette demande soit suffisamment prouvée. 

"Si vous regardez l’article 12 du règlement intérieur, le jour où la conférence des présidents va être saisie, nous demanderons à connaître l’administration des preuves, c’est-à-dire, leur requête motivée, accompagnée des pièces étayant ou qui défendent l’accusation proférée à l’égard du président de l’Assemblée nationale."

La société civile craint des tensions

Zentralafrika Wahlen
En 2015, Karim Meckassoua était candidat à la présidentielleImage : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Paul Créscent Béninga, porte-parole du groupe de travail de la société civile, met en garde contre toute instabilité sociale qui pourrait en découler.

"Pour nous qui sommes au niveau du groupe de travail de la société civile, nous voulons attirer l'attention de ceux qui sont là et leur dire qu'ils font de telle sorte que ces manœuvres-là n'impactent pas sur le bon fonctionnement des institutions, sur la stabilité sociale ou sur la stabilité politique."

La destitution du président de l'Assemblée nationale, une fois prononcée, l’Assemblée Nationale procède alors à l’élection d’un nouveau président dans les trois jours qui suivent cette décision dans les conditions fixées par la loi centrafricaine. Meckassoua peut toutefois perdre la présidence mais demeurer député de sa circonscription le 3ème arrondissement de Bangui.