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RDC: la nomination d'Henri Mova inquiète

21 février 2018

Le président Joseph Kabila a nommé, Henri Mova Sakanyi vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur. Le secrétaire-général du PPRD, au pouvoir remplace à ce poste un autre ponte du régime, Emmanuel Ramazani Chadary.

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DRCONGO-POLITICS-KABILA
Image : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

RDC: ce que cache la nomination d'Henri Mova Sakany

Le  nouveau ministre de l'Intérieur n’est pas un inconnu du microcosme politique congolais. Agé de 55 ans, Henri Mova Sakanyi a été plusieurs fois ministre et ambassadeur dans des capitales occidentales. Il est aussi un fidèle parmi les fidèles du président Kabila.

Henri Mova Sakanyi était secrétaire général du parti au pouvoir depuis 2015 - un poste qui va être supprimé, tandis qu'on prête au chef de l'Etat l'ambition de prendre la présidence du parti.

Tryphon Kin-Kiey Mulumba, président du parti politique "Parti pour l'Action ", et membre de la majorité présidentielle n’a pas souhaité commenter la nomination du nouveau ministre.

"Le Président de la République a seul le pouvoir discrétionnaire de nomination pour prendre telle ou telle décision et la rendre publique", s'est-il contenté d'affirmer.

Cependant Tryphon Kin-Kiey Mulumba s'interroge sur la forme de la révocation du ministre sortant: cinq jours se sont écoulés entre la prise de décision par ordonnance et sa publication.

Certains analystes estiment qu’en limogeant Ramazani Shadary, Joseph Kabila a peut-être voulu envoyer un signe d’apaisement envers les partenaires internationaux, très critiques en vers son régime. L'ex-vice-Premier ministre et ex-ministre de l'Intérieur fait partie des personnalités congolaises sous le coup de sanctions de l’Union européenne pour entrave au "processus électoral."

Une nomination pas rassurante

La société civile et l’opposition,  estiment que la nomination d’Henri Mova Sakanyi n'est pas une bonne nouvelle. C'est ce qu’a déclaré l’opposante, Eve Bazaiba Masudi qui souligne qu'Henri Mova Sakanyi a incarné la stratégie du "glissement", adoptée par Joseph Kabila pour prolonger son bail au pouvoir.

Inquiétudes partagées également par le chargé du plaidoyer du RODHECIC, le Réseau d'Organisation des Droits Humains et d'Education Civiques d'Inspiration Chrétienne, qui remarque que Joseph Kabila s'entoure d'alliés originaires de la région du Katanga.

"Il y a quelques mois, nous avons assisté au retour en force de John Numbi qui a même été décoré. Le président se chercherait une assise auprès de laquelle il peut se replier en cas de problème, en cas d’attaques ou au cas où il est mis à mal", soutient, Charis Basoko.

Geste d’apaisement

Quoi qu'il en soit, le nouveau ministre de l'Intérieur devra diriger des forces de l'ordre très critiquées pour leur brutalité ces derniers mois, au long d'une année électorale qui promet d'être elle aussi très mouvementée.

Dimanche,à l'appel d'un collectif catholique, une troisième marche pacifique sera organisée, pour demander au président Joseph Kabila d’annoncer publiquement qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle, prévu le 23 décembre 2018.

L’intégralité de l’interview de la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), Eve Bazaiba Masudi.

Son second mandat constitutionnel a pris fin décembre 2016. Il a été maintenu en poste, grâce à la signature par les acteurs politiques toutes tendances confondues d’un accord politique baptisé, "accord de la Saint-Sylvestre."