RDC : l'insécurité et la peur gangrènent Goma

Les habitants du quartier Ndosho vivent encore dans la peur. Dans cette banlieue de Goma, des assaillants non identifiés ont tué une dizaine des personnes au cours des deux dernières semaines et pris d’autres en otages avant de les relâcher moyennant le versement de rançons.  Si le calme semble revenu, on redoute le retour des tueurs, surtout à la tombée de la nuit.

Les récents cas de tueries et de kidnapping ont été opérés pour la plupart aux environs de 19 heures. Les assaillants ont utilisé des armes à feu ou des armes blanches et ont réussi à maintes reprises à plier bagage sans être inquiétés.

John Bonane, un habitant, pousse un cri de cœur :

"Malheureusement nos voisins ont été tués, cela cause la peur…on ne sait pas comment nous pouvons nous positionner."

Qui sont les auteurs de ces violences ? Une des hypothèses évoque des éléments de la rébellion rwandaise FDLR qui ont leur bastion dans le Parc national des Virunga, voisin du quartier Ndosho.

Cependant, le maire de la ville, Muissa Kense, évoque une complicité interne :

"Ce ne sont pas des extraterrestres qui viennent du ciel, qui tombent ici pour tuer des gens… il y a des armes qui sont cachées dans des maisons ici à Goma."      

Davantage de patrouilles

Pour l’instant, les effectifs de policiers et de militaires ont été renforcés dans ce quartier. Mais l’efficacité de ce dispositif exige des moyens, comme le souligne Roger Tumbula, porte-parole du gouverneur de province :

"Tenir compte des gens qui gèrent la sécurité. Est-ce que le policier-là n’a pas de famille ? Vous pensez qu’ils vivent comment ? On doit tenir compte d’une approche globale par rapport à l’ensemble de ces questions pour que la tranquillité sociale soit retrouvée."

Les autorités sont appelées à plus s’impliquer dans la recherche de solutions durables à cette crise.

Etienne Kambale est en charge de l’axe "bonne gouvernance" à la Coordination provinciale de la société civile du Nord-Kivu :

"Il faut qu’il y ait un dialogue sécuritaire dans l’approche de la police de proximité où il y a les policiers, les autorités locales…pour faire un plan de sécurité."

La police a mis la main sur certains présumés auteurs de ces violences à Ndosho et dans d’autres quartiers. La justice est à l’œuvre pour établir les responsabilités.