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RDC : Nouvelle attaque rebelle, l'armée peine à rassurer

John Kanyunyu
28 novembre 2019

Des miliciens Maï-Maï ont attaqué un centre de traitement d'Ebola à une soixantaine de kilomètres de Beni, augmentant l'inquiétude des habitants. L'armée congolaise cherche à rassurer les populations toujours inquiètes.

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Ebola Impfung Kongo
Dans le centre de traitement d'Ebola de l'Alliance pour l'action médicale internationale (Alima - 19.02.19)Image : picture-alliance/dpa/M. Frattini

"Nous allons faire ce travail jusqu'au bout"- Général Léon Kasonga

La situation est restée très tendue dans la cité de Biakato ce jeudi (28.11.) après l'assaut survenu tôt le matin, des combattants Maï-Maï. Cette attaque a coûté la vie à cinq personnes et a poussé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à évacuer son personnel de cette zone pour les conduire à Beni.

Mais cette réaction suscite la déception du vice-président du Conseil de la jeunesse de Biakato. Kabuyaya Saidi s'inquiète surtout du sort des patients traités de la maladie à virus Ebola. "Nous avons au moins trois cas dans notre zone. Nous avons un cas à Alima, un autre cas à Lwemba et un cas dans l'aire de santé de Katanga", se plaint-il.

"Quand les agents de la riposte partent c'est un danger qui guette la communauté", s'alarme Kabuyaya Saidi.

 

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Des agents de l'OMS collectent les données avant d'administrer le vaccin anti-Ebola (17.07.19)Image : Reuters/O. Acland

Evacuation

L'OMS a évacué son personnel de Biakato à Beni par hélicoptère après l'attaque. D'après l'organisation, les victimes sont deux chauffeurs, un membre de l'équipe médicale et un policier. Cinq autres personnes, des employés de l'OMS et des fonctionnaires du ministère congolais de la santé ont été blessés. Les attaques ont visé deux centres de traitement d'Ebola. 

Les violences commises contre le personnel de santé qui lutte contre l'épidémie d'Ebola laissent redouter la persistance de la maladie dans cette partie du pays qui fait face à une insécurité grandissante.

Mais le chef d'état-major général de l'armée congolaise, le général Mbala Musense, est arrivé à Beni où il veut inspecter les troupes engagées dans les opérations contre la rébellion des ADF depuis le 30 octobre 2019.

 

DR Kongo Nord Kivu Provinz
Une manifestation à Goma contre l'ancien président Joseph Kabila (Goma - 19.10.16)Image : Getty Images/AFP/M. Mulopwe

Inquiétudes persistentes

Mais les opérations militaires en cours dans la région de Beni n'empêchent pas les ADF de tuer des populations civiles et les FARDC, les forces armées congolaises, semblent incapables de les prévenir.

Omar Kavota le vice-président de l'Organisation de défense de droits humains CEPADHO croit comprendre la stratégie utilisée par les criminels armés et raconte qu'il y a "des groupuscules qui ont gagné l'ouest de la route nationale numéro 4 et qui commettent des massacres. Ils opèrent sur les arrières pour que les forces armées qui sont en profondeur soient tentées de revenir protéger les populations et ainsi abandonner leur offensive".

Malgré tout, l'armée congolaise s'efforce de se montrer rassurante. Son porte-parole, le général Léon Kasonga, a demandé à la population de conserver sa confiance dans les FARDC. "Nous sommes les derniers ouvriers du peuple Congolais, nous devons mourir à sa place et que la population nous fasse confiance parce que nous allons faire ce travail jusqu'au bout", a-t-affirmé à l'endroit de la population en détresse.

Mais si les massacres se poursuivent, la colère de cette population, qui s'est déjà tournée contre les Casques bleus de l'ONU, pourrait aussi un jour se diriger vers l'armée congolaise.