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Realpolitik ou défense des droits de l'homme?

3 février 2011

L'Europe à l'heure des révolutions arabes. C'est l'occasion de revoir la politique pratiquée pendant des années vis à vis des dictateurs arabes ou autres. Dans cette édition également le populisme en Europe.

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Les étudiants dans les rues de Tunis: l'Europe doit revoir ses alliances et sa politique étrangèreImage : AP

Quelle attitude prendre face aux dictateurs? La question fait débat en Europe depuis que les révolutions dans les pays arabes ont mis en évidence les relations entretenues pendant des décennies par les dirigeants occidentaux et les différents dictateurs arabes et africains ou d'ailleurs. La France a été très proche du pouvoir Ben Ali de même que l'Allemagne entretien de bons rapports avec le dictateur ouzbek Islam Karimow, à la tête d'une république d'Asie centrale. L'Asie centrale qui détient de grandes réserves en pétrole et en gaz. Quant à Silvio Berlusconi, il est proche de Khadafi.

Alors peut-on dire dans l'ensemble que l'Europe, qui partout évoque ses valeurs fondamentales, n'est pas crédible en matière de politique extérieure. Martin Schulz eurodéputé, préfère nuancer. Il a répondu au micro de notre confrère Christoph Heinemann: "Je ne crois pas que l'on puisse d'un seul coup condamner tout ce qui a été fait jusqu'á présent. Soyons réaliste. Au Maghreb, en Afrique du nord au Moyen Orient nous sommes aussi confrontés à des mouvements intégristes prêts à la violence. Le Hezsbollah, le Hamas ou les Frêres Musulmans ne sont pas des organisations pacifiques. Ils sont anti-occidentaux, religieux et pendant longtemps ils ont donné l'image de l'opposition aux gouvernements séculaires en place. Et c'est cela qui a influencé la politique extérieure. Aujourd'hui nous voyons que les mouvements de libération comme à Tunis ne sont pas portés par ces forces extrémistes mais par une population éduquée, occidentale et c'est une chance unique pour nous. Regardons donc vers l'avenir . Certes nous avons commis des erreurs mais nous avons maintenant la chance de pouvoir les corriger..."

Martin Schulz
Martin Schulz, eurodéputé allemand rappelle que le parlement européen défend les droits de l'homme.Image : picture-alliance/Wiktor Dabkowski

Défense des droits de l'homme

Pour Martin Schultz le Parlement européen est certainement l'institution qui a le plus souvent dénoncé les atteintes aux droits de l'homme, la torture dans des pays comme la Tunisie, l'Egypte, la Libye ou le Maroc. Et il rappelle que dans la législature précédente Strasbourg a réclamé énergiquement plus de liberté de culte pour les Chrétiens d'Egypte. Alors vis à vis de quel régime le député Martin Schultz aimerait un langage plus clair? La réponse au micro de Christophe Heinemann " C'est difficile de répondre spontanément. En fait tous les Etats qui ne respectent pas les valeurs que nous défendons ici. Sauf que cela concerne un grand nombre d'Etats. Par exemple la Chine, la Russie et d'autres pays en Asie et en Afrique. Le seul problème est que si nous appliquons à tous des sanctions, des sanctions économiques par exemple, ce n'est pas simple. La Realpolitik c'est justement de parler avec des gens que l'on ne voudrait pas fréquenter lorsqu'il n'existe pas d'autre alternative."

Italien Wahlen Regionalwahlen Umberto Bossi
Umberto Bossi, patron de la Ligue du Nord soutient Silvio Berlusconi.Image : AP

Populisme à l'italienne

Vert, blanc, rouge, trois couleurs, un seul pays, l'Italie. Elle s'apprête à fêter cette année les 150 ans de son unification, une fête qui sera célébrée dans les quatre coins de la botte…sauf peut-être dans le Nord, notamment en Padanie. La Padanie? C'est une zone géographique ré-inventée par la Ligue du Nord, le parti populiste italien qui souhaite depuis des années l'autonomie de cette entité la plus riche du pays. Thomas Chabolle, correspondant à Rome.

Auteur: Elisabeth Cadot
Edition: Jean-Michel Bos