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Recul du SPD et de la CDU aux élections régionales

Aude Gensbittel20 septembre 2004

Au cœur des commentaires de la presse allemande ce matin : les élections régionales en Saxe et dans le Brandebourg. Des élections dans lesquelles le SPD du chancelier Schröder et le principal parti d’opposition, la CDU, subissent un net recul, au profit du parti communiste héritier de l’ancienne RDA, le PDS, ainsi que de l’extrême droite. Dans les deux régions, les partis d’extrême droite NPD et DVU dépassent la barre des 5% nécessaires pour être représenté au parlement.

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Affiche du parti d'extrême droite NPD en Saxe
Affiche du parti d'extrême droite NPD en SaxeImage : dpa

Selon la Braunschweiger Zeitung, l’aversion des électeurs est-allemands envers les deux grands partis est telle, qu’ils préfèrent voter pour n’importe qui plutôt que pour le SPD ou la CDU. Le succès de l’extrême droite est donc avant tout un avertissement pour les grands partis. Mais il l’est aussi pour les libéraux du FDP et pour les Verts, qui n’ont pas su profité des faiblesses des partis au pouvoir.

Le résultat des élections régionales est un coup dur aussi bien pour les sociaux-démocrates que pour les conservateurs, estime la Neue Osnabrücke Zeitung. Et pourtant ça aurait pu être bien pire. Même si chacun est affaibli, le SPD reste au pouvoir dans le Brandebourg et la CDU en Saxe. Les populistes et les extrémistes de droite comme de gauche ont rencontré un certain succès, mais qui reste limité. Et cela bien que leurs campagnes électorales aient attaqué sans retenue la politique du gouvernement et les réformes sociales. Pour le quotidien, cela prouve qu’il y a de l’espoir.

C’est le contraire pour la Thüringer Allgemeine, pour qui les résultats montrent une fois de plus le manque de maturité de l’est de l’Allemagne en matière de démocratie. Un parti raciste va maintenant avoir sa place au parlement de Dresde, déplore le quotidien. C’est l’humeur du jour des électeurs qui détermine comment une région sera dirigée pendant des années. Une perspective qui n’a rien de rassurant.

Lorsque le NSDP, le parti d’Hitler, a commencé à investir les parlements au début des années 30, Joseph Goebbels donna un conseil aux députés nazis, écrit pour sa part la Süddeutsche Zeitung. Ils devaient tout d’abord se comporter comme des loups déguisés en moutons : jouer le jeu de la démocratie pour mieux pouvoir la renverser ensuite. Pour le quotidien, la situation d’aujourd’hui n’a rien à voir. En comparaison, les partis d’extrême droite des parlements régionaux et des conseils municipaux sont plutôt des moutons déguisés en loups. L’expérience l’a montré, lorsqu’ils se retrouvent au parlement, ils causent eux-mêmes leur perte à cause de violents conflits internes et d’une incompétence magistrale. Les voix pour les partis d’extrême droite en Saxe et dans le Brandebourg sont certes embarrassantes, conclut le journal, mais loin de représenter un danger pour la démocratie.