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Regain de tension en Thaïlande

Anne-Julie Martin8 avril 2009

Le pays est toujours embourbée dans une crise politique. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui à Bangkok, la capitale. Ils réclament le départ du gouvernement du Premier Ministre Abhisit Vejja.

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Les autorités parlent de 40.000 manifestants, les organisateurs de 200.000Image : AP

La capitale était rouge aujourd'hui. Ceux qu'on appelle les "chemises rouges" ont organisé un rassemblement qui s'est transformé en défilé. Il s'agit des partisans de l'ancien chef de gouvernement Taksin Shinawatra, renversé par les militaires royalistes en 2006 et en exil depuis. Ils veulent contraindre Abhisit Vejjajiva à démissioner. Celui-ci avait accédé au pouvoir en décembre dernier, après des mois de manifestations des partisants du roi, les "chemises jaunes" qui avaient occupé les deux aéroports de Bangkok pour faire chuter le gouvernement pro-Thaksin.


Les "chemises rouges" campent déjà depuis deux semaines autour du siège du gouvernement. Mais ce matin, ils ont encerclé également la résidence du général de réserve Prem Tinsulanonda. "Nous voulons que ceux qui nuisent au développement démocratique du pays cessent de s'immiscer dans la politique, explique un manifestant. Et il est évident que le général Prem Tinsulanonda joue un rôle majeur dans ce mouvement politique". Prem Tinsulanonda est président du Conseil privé du roi, Bhumibol Adulyadej. Il est accusé d'avoir orchestré le putsch de 2006.


Abhisit Vejjajiva, de son côté, refuse de dissoudre le Parlement et d'organiser des législatives anticipées. Il a par ailleurs confirmé que le sommet de l'Association des nations d'Asie du sud-est se tiendrait ce week-end dans la station balnéaire thailandaise de Pattaya. Les manifestants menacent pourtant de faire blocage. "Je ne suis pas certain que les représentants des autres pays pourront participer au sommet de l'ASEAN, a déclaré Jatuporn Prompan est l'un des chefs de file du Front uni pour la démocratie et contre la dictature. Cette fois-ci, c'est différent de la dernière rencontre en février. A ce moment-là les chemises rouges avaient réfréné leurs ardeurs pour que le sommet puisse avoir lieu".


En deux ans et demi, un parti pro-Thaksin a été évincé par deux fois déjà, alors qu'il avait gagné les élections. Les partisans du Premier ministre déchu, en majorité issus de la population rurale, parlent d'un complot politique de l'élite bourgeoise et royaliste.