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Remise en cause de la protection contre le licenciement

Aude Gensbittel27 juillet 2004

En Allemagne, la protection des salariés contre le licenciement est remise en cause par plusieurs politiciens de l’opposition. Notamment Friedrich Merz, vice-président du groupe parlementaire chrétien-démocrate, qui réclame sa suppression. Car selon lui cette protection nuit à la création d’emplois et encourage le chômage. L’idée est loin de faire l’unanimité dans l’opposition et n’est pas très bien accueillie non plus par les journaux allemands.

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Friedrich Merz
Friedrich MerzImage : AP

Pour la Tageszeitung, la discussion sur la protection contre le licenciement est essentiellement symbolique, et n’a pas grand chose à voir avec les faits. Cela vaut aussi bien pour les arguments des employeurs que pour ceux des syndicats. Mais le caractère symbolique du débat ne veut pas dire qu’il est sans importance, bien au contraire. Car une société est basée sur des symboles. Etant donné les rapports de pouvoir actuels, poursuit le quotidien alternatif de gauche, il est vraisemblable que les employeurs finiront par avoir raison de la protection contre le licenciement, ne serait-ce qu’en partie. Mais ils ne doivent pas se leurrer : le besoin d’un sentiment de sécurité dans le monde du travail est tout simplement fondamental, conclut le journal.

Finie la protection contre le licenciement, finis les avantages sociaux liés au système de santé, fini le système fiscal qui favorise les pauvres aux dépends des riches. Ce ne sont pas des coupes dans l’Etat social que propose Friedrich Merz, écrit la Fankfurter Rundschau. C’est le programme d’une véritable révolution politique et sociale, dans laquelle rien ni personne n’est épargné.

On se dispute dans les rangs de la CDU à propos de la protection contre le licenciement, écrit pour sa part la Süddeutsche Zeitung. Les uns veulent assouplir un peu la loi, les autres voudraient tout bonnement s’en passer, et d’autres encore trouvent que les hauts membres du parti ferait mieux de s’abstenir d’évoquer ce sujet explosif en pleine année électorale. Pour le journal de centre gauche, il ne s’agit pourtant pas d’un véritable conflit au sein de l’opposition. Ce qui provoque ce débat, c’est le grand dilemme auquel est confronté la CDU : dans la perspective des élections législatives de 2006, elle cherche désespérément à proposer une alternative au programme rouge-vert. Mais le chancelier ne lui a pas facilité les choses, poursuit le quotidien. On a en effet l’impression que pour créer son agenda 2010, Gerhard Schröder s’est contenté de recopier de vieilles propositions de réforme de la CDU.