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Remous dans le monde de l'éducation

Aude Gensbittel15 septembre 2004

En Allemagne, la présentation d’un nouveau rapport de l’OCDE vient de secouer le monde de l’éducation. Après le choc de l’étude PISA en 2000, une étude comparative des systèmes scolaires des différents pays qui avait révélé les lacunes du système éducatif allemand, l’Allemagne se retrouve de nouveau tout en bas du classement. Les journaux allemands ne sont cependant pas tous convaincus par les conclusions de l’OCDE.

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Image : Bilderbox

Le rapport annuel de l’OCDE sur l’éducation devient petit à petit un rituel d’alarmisme pour l’opinion allemande, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pourtant quand on se contente de dire que les élèves allemands ont en moyenne moins d’heures de cours que les élèves des autres pays, on ne fait que loucher sur des chiffres qui ne disent rien sur la qualité de l’enseignement. Comment expliquer sinon que la Finlande, dont les écoliers ont le moins d’heures de cours, atteigne les meilleures résultats dans le domaine de la lecture, se demande le quotidien. Pour la FAZ, ce qui est vraiment important, ce n’est pas le nombre d’heures en soi, mais un bon enseignement et des professeurs bien formés et motivés.

« Encourager les enfants, demander des comptes aux parents » titre quant à elle la Tageszeitung, pour qui le système scolaire n’est que l’un des aspects de l’éducation. Pour le quotidien, les parents aussi doivent être poussés. Ils doivent comprendre que chaque enfant a le droit à une bonne éducation. Cela ne veut pas dire que chacun doit être élevé dans le bilinguisme dès le jardin d’enfant, tout en prenant des cours de musique, de gymnastique et de dessin. Cela veut simplement dire qu’un enfant doit pouvoir jouer avec d’autres enfants, recevoir des explications quand il en a besoin et entendre des histoires intéressantes. Si les rapports de l’OCDE montrent que certains groupes de la population n’encouragent pas suffisamment leurs enfants, alors cela signifie que ces parents-là ont besoin d’une impulsion de la part des jardins d’enfants, des écoles et des autorités. Ils ont besoin de cours, de programmes spéciaux, de lieux de rencontre. C’est là que l’Etat doit investir, car ça en vaut vraiment la peine. Chaque euro investi dans l’éducation rapporte plus que n’importe où ailleurs, conclut le journal.

Pour la Süddeutsche Zeitung, même si l’OCDE n’a pas raison sur tous les points, ses critiques sont profitables car elles ont tiré l’Allemagne de sa torpeur. La réforme de l’éducation est un peu comparable à celle du marché du travail, poursuit le quotidien. Les nouveaux standards, les écoles pour toute la journée et les études plus courtes ne sont que le début hésitant d’un revirement complet. Un revirement qui était nécessaire depuis longtemps et qui devra être mené à terme de façon conséquente.