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Renouveau à gauche?

Sandrine Blanchard25 mai 2005

Après la débâcle électorale du parti social-démocrate allemand, retour sur le devant de la scène d’une figure historique du SPD : Oskar Lafontaine. L’ancien président du parti a annoncé à la presse son départ du SPD. Il entend rallier les partis de gauche déçus par le gouvernement Schröder, et doubler ainsi le « nouveau centre » social-démocrate sur sa gauche. Les journaux allemands commentent l’émergence éventuelle de cette nouvelle force dans le paysage politique allemand.

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Oskar Lafontaine (en costume noir) rejoint les dissidents
Oskar Lafontaine (en costume noir) rejoint les dissidentsImage : AP

« La vengeance du rival », sous-entendu de Gerhard Schröder. C’est ainsi que la Süddeutsche Zeitung nomme le départ d’Oskar Lafontaine Et le journal estime que sa candidature contre le SPD pourrait devenir un véritable problème pour le parti. L’ancien chef des sociaux-démocrates attend depuis des années le moment opportun pour asséner ce coup au SPD, rappelle le quotidien. Et son départ pourrait bien, de l’avis de la SZ, contrer l’espérance que Franz Müntefering et Gerhard Schröder avaient placées dans l’organisation d’élections anticipées : éviter l’implosion du SPD et la fuite des courants dissidents. Le SPD sera en effet pris en tenaille entre l’alliance des déçus autour de Lafontaine à gauche et Angela Merkel à droite. Et le quotidien de conclure : être gestionnaire de campagne pour le SPD est en ce moment le boulot le plus difficile de la république.

Die Welt estime pour sa part que le chancelier Schröder a cherché à provoquer le départ d’Oskar Lafontaine. Un départ qui, en ces temps de crise, n’ébranle pas plus que cela les rangs du parti : le journal écrit que, lorsque la maison brûle, peu importe que quelqu’un jette son ballon de foot à travers la vitre du salon. Pour die Welt, l’important est de savoir quelle résonance une formation PDS-Lafontaine pourrait avoir dans les milieux de gauche. Une douce tentation qui leur propose, au-delà de toute considération sur la réalité économique et sur les rapports de forces politiques, une alternative qui leur promet un nid fait d’utopie toute fraîche, celui-là même que Gerhard Schröder leur a détruit.

La tageszeitung explique que le nouveau parti de gauche, WASG, dont les rangs sont eux- mêmes en partie alimentés par des dissidents du SPD, attendait le soutien d’Oskar Lafontaine depuis sa création, même si le journal analyse le départ de Lafontaine comme un acte essentiellement motivé par l’orgueil. La taz se demande toutefois si Oskar Lafontaine, les communistes du PDS et la WASG parviendront réellement à s’unir sur un programme et des listes communes d’ici l’automne, pour une nouvelle « gauche démocratique ». Le journal appelle par ailleurs les Verts membres de la coalition gouvernementale à quitter le gouvernement pour regagner tant qu’il est temps les rangs de l’opposition.

Pour la Frankfurter Rundschau, la question essentielle n‘est pas celle du destin personnel d’Oskar Lafontaine, mais plutôt celle de savoir si la société de gauche est capable de se remobiliser, après 7 ans de coalition rouge-verte, pour reconstruire un nouveau projet politique capable de s’assurer une majorité, au plus tard pour 2009.