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Reprise des discussions sur le nucléaire iranien

6 décembre 2010

C'est la première fois depuis plus d'un an que des discussions vont avoir lieu entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Allemagne et… l'Iran, au sujet du programme nucléaire iranien.

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La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et le négociateur iranien, Said JaliliImage : picture-alliance/dpa/DW-Fotomontage

Deux jours de négociations sont prévus, aujourd'hui et demain à Genève, dans l'espoir de trouver un accord. Mais la tension est palpable : lundi dernier, un chercheur iranien a été tué dans un attentat, à Téhéran, et un second blessé dans une autre attaque, que les services secrets iraniens imputent aux Etats-Unis, à Israël et à la Grande-Bretagne.

Les négociations sur le nucléaire iranien, c'est un peu comme un mauvais feuilleton : d'un côté, le 5+1, c'est-à-dire les cinq puissances qui disposent d'un véto au Conseil de sécurité, plus l'Allemagne, qui veulent empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique. De l'autre, l'Iran, qui soutient que son programme nucléaire n'a que des visées civiles.

Dans quels termes les négociations interrompues en 2009 vont-elles reprendre ? Difficile à dire. Il y a quelques jours, l'Iran assurait que les rencontres de Genève n'étaient destinées qu'à fixer le calendrier… des rencontres à venir. Mahmoud Ahmadinedjad, le chef de l'Etat iranien, joue l'âpreté :

« Nous prenons simplement ce qui nous revient de droit dans le cadre du traité de non-prolifération nucléaire, ni plus ni moins. »

Iran Atom 5+1 Symbol
Image : ISNA

Le TNP, ratifié par l'Iran, lui permet en effet d'enrichir l'uranium à des fins civiles et d'utiliser le savoir-faire des ingénieurs en nucléaire. Le hic, c'est que le régime de Téhéran ne permet toujours pas aux inspecteurs de l'AIEA d'accéder à l'ensemble de ses installations. L'Iran semble prêt à faire quelques concessions, notamment limiter son taux d'enrichissement de l'uranium à 20% sur son territoire, ce qui est suffisant pour alimenter des centrales, mais pas pour fabriquer une bombe. Le reste se ferait sous surveillance étrangère, de la Russie par exemple. Et Michael Lüders, économiste allemand, résume ainsi les enjeux de Genève, au micro de nos confrères du Deutschlandfunk :

« Ce dossier de l'atome est une façon de redéfinir le rôle de l'Iran. L'Iran a pris conscience de sa place stratégique au Proche- et Moyen-Orient, ce que craignent les Etats occidentaux et Israël qui essaient, avec la pression sur le nucléaire, de maintenir l'Iran à un niveau limité et, par les appels au boycott, de concourir à la démocratisation du pays. »

Hier, l'Iran a annoncé qu'il allait user, pour la première fois, de concentré d'uranium. Son programme nucléaire est loin d'être terminé.

Auteurs: Ulrich Pick et Sandrine Blanchard'
Edition: Georges Ibrahim Tounkara