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Rififi dans les rangs de la CDU

Sandrine Blanchard13 octobre 2004

Démission de Friedrich Merz, le vice-président du groupe parlementaire conservateur au Bundestag. Un départ annoncé hier et effectif à partir du congrès de la CDU, à la fin de l’année. Dans sa lettre à Angela Merkel, la présidente de la CDU, Friedrich Merz ne donne pas explicitement les raisons de sa démission, mais fait allusion aux querelles de personnes au sein du parti. Retour sur les analyses des journaux.

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Friedrich Merz tourne le dos à ses responsabilités au sein du parti conservateur
Friedrich Merz tourne le dos à ses responsabilités au sein du parti conservateurImage : AP

Die Welt

publie la lettre en question, accompagnée un commentaire peu amène envers Friedrich Merz. Le journal estime en effet que le vice-président démissionnaire a davantage l’étoffe d’un provocateur au caractère entier, que d’un véritable homme politique. Selon l’analyse du quotidien, l’ambitieux Friedrich Merz a été touché « jusqu’à la moelle » d’avoir été chassé dans le temps, par Angela Merkel, de son poste de président du groupe CDU au Bundestag. Il s’agirait donc d’après die Welt d’une sorte de vengeance, en plus des dissensions avec la tête de file du parti, sur les réformes sociales, la tactique électorale et la pétition contre l’entrée de la Turquie dans l’UE.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime pour sa part, que ces différends politiques entre Friedrich Merz et Angela Merkel ne sont pas si importants sur le fond. Si Friedrich Merz se retire, c’est pour mieux revenir au moment opportun. Par contre, selon la FAZ, ce départ est assez révélateur de l’agacement d’une partie de la CDU face à l’indécision d’une Angela Merkel, qui se trouve désormais privée de son meilleur spécialiste en économie.

La Süddeutsche Zeitung voit aussi Angela Merkel « trembler sur sa base ». Le quotidien de Munich écrit que, comme l’ancien chancelier CDU Helmut Kohl, Angela Merkel est avide de pouvoir. Sauf que contrairement à lui, elle ne dispose ni des réseaux nécessaires ni du talent de son prédécesseur pour se faire des amis un peu partout. Si Angela Merkel sait se faire des copines, elle sait aussi se faire des ennemis. Friedrich Merz en est, et il a ses partisans.

Toujours est-il, commente la SZ, que désormais, la vapeur est inversée et plutôt que de miser sur la chute imminente de la coalition rouge-verte, la CDU va désormais essayer, dans ses propres rangs, de limiter la casse.

Pour finir un mot de la tageszeitung qui prend un malin plaisir à citer des sortes d’aphorismes extraits du dernier ouvrage de Friedrich Merz, titré « Seul celui qui évolue réussira », comme, par exemple, « il ne faut pas courber l’échine quand la situation devient sérieuse » ou cette phrase : « Quand on me reproche de ne pas vraiment savoir où concrètement trouver le nouveau et le meilleur, je réponds oui, c’est vrai. »