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Sahara occidental : l’attentisme de l’Union africaine

Reliou Koubakin
20 novembre 2020

A part pour exprimer sa "préoccupation", l'UA reste impuissante dans ce conflit qui oppose depuis des années le Maroc au Front Polisario.

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Le Sahara occidental est au cœur de plusieurs intérêts
Le Sahara occidental est au cœur de plusieurs intérêts Image : Getty Images/AFP/A. Senna

L’Union africaine semble paralysée dans le dossier du Sahara occidental. Il y a quelques jours, celle-ci a simplement exprimé sa "préoccupation" sur la situation. Pourtant, le Front Polisario multiplie les attaques contre le mur de défense marocain.

La Jordanie a décidé d’ouvrir un consulat à Laâyoune lors d’un entretien téléphonique jeudi (19 novembre) avec le roi du Maroc Mohamed VI. Une reconnaissance de fait de la souveraineté de Rabat sur ce territoire que lui disputent les indépendantistes du Front Polisario.

La Jordanie comme d’autres Etats africains

D’autres pays africains avaient déjà précédé la Jordanie. Pourtant, le Sahara occidental est membre de l’Union africaine depuis 1984.

Pour Nadjet Handi, représentante du Front Polisario en Allemagne, ces ouvertures de représentations diplomatiques sont de la propagande marocaine. "Le Sahara occidental est membre de l’Union africaine au même titre que le Maroc. Le Maroc ne respecte pas les résolutions ni des Nations unies ni de l’Union africaine qu’il a pourtant signées.", affirme-t-elle.  

"L’Union africaine se retrouve dos au mur." (Alphonse Zozime Tamekamta)

Selon Mme. Handi, "L’Union africaine doit être fidèle à ses principes et demander au Maroc de s’y conformer."   

Le Maroc revendique sa souveraineté sur le Sahara occidental, une région riche en phosphates.

Lire aussi → Quand l'Afrique subsaharienne soutient le Maroc au Sahara occidental

L’erreur de l’Union africaine

Alphonse Zozime Tamekamta, spécialiste des questions de conflit et de paix en Afrique estime que l’Union africaine a commis l’erreur de reconnaître en 1984 un territoire qui n’était pas encore souverain :

"Aujourd’hui, on peut comprendre pourquoi l’Union africaine a une position attentiste. J’ai l’impression qu’aujourd’hui il y a un acte qui a été pris en 1984 et que l’Union africaine se retrouve dos au mur et ne peut pas aller plus loin, au regard aussi des interférences et la juxtaposition, la superposition des intérêts."  

La semaine dernière, le Front Polisario a décrété l’état de guerre, faisant voler en éclats le cessez-le-feu, vieux de 30 ans.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé les différentes parties à la table de négociation tout en soutenant "activement les efforts des Nations unies pour une solution politique, juste et acceptable par toutes les parties de ce conflit".

L’Onu n’a cependant plus de représentant pour le Sahara occidental depuis la démission de l’ancien président allemand Horst Köhler.