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Des questions sur le "redéploiement stratégique" du Tchad

Carole Assignon
23 août 2021

Les autorités du Tchad évoquent "un redéploiement stratégique" pour expliquer l'annonce du retrait d'une partie des troupes tchadiennes du Sahel.

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Des soldats tchadiens et nigérians participent à l'exercice militaire Flintlock (Archives - Mao, 07.03.2015)
Les armées sahéliennes montent progressivement en puissance face aux djihadistesImage : picture-alliance/AP/J. Delay

Ils étaient 1.200 mais ils ne seront bientôt plus que 600… Le Tchad a annoncé ce week-end avoir divisé par deux ses effectifs au Sahel. Ces soldats avaient été déployés en février au sein de la force anti-djihadiste du G5 Sahel dans la "zone des trois frontières", aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Cette zone est, avec le centre du Mali, la plus touchée par les attaques djihadistes.

Le contingent de 1.200 soldats tchadiens y avait été déployé pour lutter contre les groupes djihadistes, dans le cadre de la force multinationale du G5 Sahel, groupe de cinq pays sahéliens - Tchad, Mali, Mauritanie, Niger et Burkina Faso - qui s'efforcent depuis 2017 de coopérer dans cette lutte.

Des unités tchadiennes avec des équipements offerts par la France (Archives - N'Djamena, 23,01.2021)
Le Tchad bénéficie de l'appui militaire de la FranceImage : Renaud Masbeye Boybeye/AFP/Getty Images

Un contexte difficile

La décision des autorités tchadiennes fait suite à celle de la France, très impliquée dans la lutte anti-terroriste dans la région, qui a annoncé récemment la réduction progressive de ses effectifs militaires au Sahel. Une réduction au profit d'un dispositif allégé de 2.500 à 3.000 hommes, contre les quelque 5.000 qui composaient la force Barkhane.

Lire aussi : Paris va reduire de moitié l'effectif de Barkhane au Sahel

L'annonce du retrait d'une partie des troupes tchadiennes au Sahelest faite également alors que le Tchad fait aussi face à la présence djihadiste sur son territoire dans la région du Lac Tchad, près de la frontière avec le Cameroun. Début août, au moins 26 militaires tchadiens ont été tués dans une attaque attribuée au groupe nigérian Boko Haram. "Nous ferons capituler l'hydre terroriste", avait réagi Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de transition depuis la mort de son père Idriss Déby Itno en avril 2021, tué lors de combats contre des rebelles venus de Libye.

" L'argent joue un rôle dans cette décision... "

Un retrait dans un contexte de dialogue

Par ailleurs sur le plan politique, un dialogue doit se tenir en novembre et décembre et vise selon le gouvernement à "rassembler tous les Tchadiens pour former un pays apaisé". Un comité d'organisation de ce dialogue a été nommé récemment, avec notamment pour vice-président Saleh Kebzabo, principal opposant au régime de l'ex-président tchadien Idriss Déby.

Lire aussi : Et si le dialogue national du Tchad se tenait hors du pays ?

Parallèlement, un autre comité de 28 membres, spécialement en charge du dialogue avec les groupes armés, a été nommé avec à sa tête l'ancien président Goukouni Weddeye. Plusieurs proches du nouveau chef de l'Etat et des généraux influents de l'armée tchadienne font aussi partie du comité.

Cliquez sur la photo ci-dessus pour écouter l’analyse de Helga Dickow, spécialiste du Tchad à l'Institut Arnold Bergstraesser de Fribourg en Allemagne.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique