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Schröder/Afrique - Chine/Afrique - CADHP - Soudan

Marie-Ange Pioerron30 janvier 2004
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Pour commencer nous revenons brièvement sur la tournée africaine du chancelier Schröder. Cette tournée qui s'est achevée le week-end dernier suscite encore un commentaire en demi-teinte dans la Frankurter Rundschau. Le continent africain, dit-on maintenant à Berlin, est notre voisin, relève le journal. On aurait pu penser qu'il en est ainsi depuis longtemps déjà, L'Afrique ne vient pas de surgir de l'océan. Les guerres, les crises et les catastrophes n'y datent pas d'hier, et si dans certains pays l'espoir de venir à bout de ces fléaux a grandi, cela tient aussi à l'intérêt manifesté enfin par le monde extérieur. En ce sens, poursuit le journal, il peut s'agir bel et bien d'une découverte. Mais la découverte suggère que le résultat soit durable. Ce qui n'est nullement garanti. Même un long voyage du chancelier ne peut que jeter un éclairage sur quelques centres de la renaissance promise. La découverte de l'Afrique, c'est aussi le titre qu'inspire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung l'intérêt porté par la Chine au continent. En témoigne la tournée actuelle du président chinois dans trois pays africains : l'Egypte, le Gabon et l'Algérie. La Chine, souligne le journal, courtise les Etats africains et leurs dirigeants qui luttent contre la pauvreté et la stagnation économique, mais qui en ont assez des éternels appels des Etats occidentaux au respect des droits de l'homme et des principes démocratiques. La non-ingérence de la Chine dans les affaires intérieures des pays africains figure parmi les leitmotivs de la politique africaine de la Chine. La Chine qui rencontre aussi un écho favorable en Afrique lorsqu'elle demande un monde multipolaire et critique donc indirectement l'hégémonie des Etats-Unis. Mais ajoute le journal, elle défend aussi des intérêts bien concrets. Pékin et Taiwan se battent en Afrique pour y être reconnus. Sept pays africains entretiennent des relations diplomatiques avec Taipeh, et non avec Pékin. Enfin pour notre confrère, la création en 2000 du Forum Chine-Afrique inaugure une nouvelle politique africaine plus fortement ciblée sur la coopération économique.

Parmi les autres événements qui retiennent cette semaine l'intéret des journaux allemands, il y a aussi l'entrée en vigueur du protocole instituant une Cour africaine des droits de l'homme.
Comme le rappelle la Frankfurter Rundschau l'entreprise aura été laborieuse, puisque la décision de créer une telle cour a été prise en 1995 par les chefs d'Etat. Il aura donc fallu attendre 9 ans pour que le minimum de 15 ratifications soit atteint. Et cette cour n'est encore que virtuelle puisqu'elle n'a encore ni pays d'accueil, ni juges ni ressources financières. Les décisions seront prises en juillet prochain, à la prochaine assemblée générale de l'Union africaine. Mais souligne le journal, nul autre continent sans doute n'a autant besoin d'une cour des droits de l'homme que l'Afrique. Exactions policières, torture, mauvais traitement infligés par des gardiens de prison, des chefs militaires, des employeurs ou des maris - la liste des atteintes aux droits de l'homme est longue. La Frankfurter Allgemeine Zeitung nous en fournit un exemple par son article sur la poursuite des combats dans le Darfour, dans l'ouest du Soudan - des combats qui depuis décembre 2003 s'intensifient entre d'une part deux mouvements rebelles locaux, de l'autre le gouvernement de Khartoum. Dans le passé, note le journal, Khartoum s'est fait accuser à plusieurs reprises de pratiquer dans le Darfour une politique de purification ethnique, les attaques se concentrant contre une ethnie négro-africaine, celle des Zakhawas, qui vit des deux côtés de la frontière entre le Tchad et le Soudan. Or l'ingérence présumée du Tchad dans le conflit du Darfour rend la situation encore plus explosive, souligne le journal. Le président Idriss Déby est lui-même un Zakhawa, et c'est au Darfour qu'il avait cherché refuge avant de prendre le pouvoir à N'djamena en 1990.