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Schröder dit « Oui » à l'Europe

Christophe LASCOMBES17 juin 2005

Sur fond de crise sur le budget, le débat sur l’Europe, qui s’est tenu hier au Bundestag, a fait office de révélateur des véritables tendances des deux camps en la matière. L’occasion pour la presse allemande de disséquer les discours de Gerhard Schröder et d’Angela Merkel dans une perspective de campagne électorale.

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Deux visions de l'Europe pour une campagne électorale natiionale ont été présentées hier au Bundestag. Qui l'emportera en septembre ?
Deux visions de l'Europe pour une campagne électorale natiionale ont été présentées hier au Bundestag. Qui l'emportera en septembre ?Image : AP

Pour die Welt, la crise européenne est une occasion en or pour Gerhard Schröder de se positionner en force vis-à-vis de l’opposition chrétienne-démocrate et de briller par sa vision modérée et réaliste de la crise actuelle. Le sujet offrait pourtant tellement de points de désaccord entre les deux camps que les déclarations de fidélité à l’esprit européen faites par les deux candidats semblent surréalistes.

Pour la Frankfurter Rundschau pourtant, lorsque CDU et CSU prennent officiellement leurs distances par rapport à l’Europe réellement existante, il ne s’agit pas seulement de l’adhésion de la Turquie et la poursuite de l’élargissement à l’Est. Le discours d’Angela Merkel laisse deviner des motifs beaucoup plus profonds. Elle s’oppose à une « surextension interne » de l’Europe et appelle de ses vœux une Europe dans laquelle la croissance et l’économie seraient la référence commune. Dans l’Europe économique d’Angela Merkel, c’est la privatisation qui est à l’ordre du jour. A Berlin comme à Bruxelles.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung critique Gerhard Schröder qui a accepté que son Ministre des Finances suspende le Pacte de stabilité. Pendant la crise irakienne, il n’a rien fait pour éviter la scission entre les états européens sur la question. Il a affronté la Commission européenne seulement lorsque cela arrangeait ses affaires, au risque d’entamer son autorité. Et il a contribué bien plus que les autres à l’extension de l’Union sur le dossier de l’adhésion d’Ankara.

Pour la Süddeutsche Zeitung enfin, si ce débat n’a pas été une heure de gloire pour les visionnaires de l’Europe, la candidate de l’opposition devrait se garder de trop de populisme en voulant faire croire que l’Europe ira mieux si on laisse la Turquie dehors. L’Europe ira vraiment mieux lorsqu’elle se sera rapprochée de ses citoyens. Pour cela, il faut analyser et revoir éventuellement le fameux acquis communautaire qu’on a en vain tenté d’intégrer dans la Constitution européenne. Cet amas complexe de traités, de lois et de directives doit être trié, classé et simplifié. Certes, c’est une tâche herculéenne, mais sans sa réalisation, aucune nouvelle architecture financière ne pourra rester stable.