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Schröder en campagne

Christophe LASCOMBES15 août 2005

Aujourd’hui, la presse allemande se penche entre autres sur la campagne électorale du chancelier Schröder et plus particulièrement sur son refus de cautionner une éventuelle intervention américaine en Iran, une mesure évoquée samedi par George Bush. Selon certains commentateurs, cette annonce n’est que pure récupération électoraliste.

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En campagne électorale, Gerhard Schröder fait feu de tout bois et sait récupérer à son profit tous les aléas de la politique mondiale
En campagne électorale, Gerhard Schröder fait feu de tout bois et sait récupérer à son profit tous les aléas de la politique mondialeImage : AP

C’est ce qu’avance entre autres la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour qui le chancelier réutilise les recettes de ses anciennes victoires électorales. Après les dérapages verbaux de l’opposition, le pacifisme affiché de Schröder qui rejette avec panache des exigences que personne ne pose, fait encore bon effet dans les meetings électoraux. Et le quotidien de rappeler comment, lors de sa dernière campagne, Gerhard Schröder a ainsi pu obliger son adversaire à suivre une stratégie sinueuse qui lui a fait perdre une bonne partie de sa crédibilité.

C’est du déjà-vu, lance le Reutlinger General Anzeiger. De nouveau, Schröder en mauvaise passe profite des erreurs de ses adversaires pour pousser son avantage.

Il ne lui manque plus que de nouvelles inondations, ironise la Leipziger Volkszeitung comme la Tageszeitung, de Berlin, d’ailleurs. Apparemment, il reprend sa fameuse recette de 2002. Sachant à quel point cela marche auprès des électeurs, Schröder remplace Iran par Irak et le voilà qui endosse son costume d’ardent défenseur de la paix.

A part chatouiller les vieux réflexes anti-américains, que propose ce gouvernement ? s’interroge Die Welt. Le chancelier devrait avoir honte. Certes, aucune campagne électorale n’est exempte de formules à l’emporte-pièce, voire d’attaques personnelles. Mais cela ne donne pas le droit de mettre en jeu un dossier sensible de politique internationale. En accusant ainsi les Américains, le chancelier complique une crise internationale déjà bien épineuse sans la moindre justification et sans le moindre scrupule. Il sabote la position des négociateurs européens et américains, semant le doute sur la fiabilité des gouvernements allemands bien au-delà du 18 septembre.

Pour la Frankfurter Rundschau au contraire, chaque fois que Bush roule des mécaniques, il provoque des dégâts partout. Envisager une option militaire en Iran est un affront fait à la diplomatie des Européens. C’est la raison pour laquelle Gerhard Schröder ne pouvait pas faire l’impasse. Sa déclaration a certes été motivée par la satisfaction de ses intérêts électoraux. Cela n’empêche pas qu’elle reste juste, conclut le quotidien.