Semaine mondiale de l'eau

Un Allemand consomme en moyenne plus de 5 000 litres d'eau par jour. Ce chiffre exhorbitant ne comprend pas uniquement l'eau que nous utilisons quotidiennement pour se laver, faire la vaisselle ou arroser nos jardins, il faut également compter ce qu'on appelle "l'eau virtuelle". Le scientifique John Anthony Allen a présenté dès l'année dernière à Stockholm pour la semaine mondiale de l'eau son travail de recherche sur "l'eau virtuelle" :

"L'eau virtuelle existe depuis que les hommes ont mis en place le commerce, c'est-à-dire il y a plusieurs milliers d'années. C'est un procédé qui permet aux sociétés d'exister localement. Déjà dans l'Antiquité, les Romains faisaient venir leur nourriture d'Egypte."

L'eau virtuelle est en fait la quantité d'eau nécessaire à la fabrication de certains biens de consommation. John Anthony Allen a ainsi démontré que pour la fabrication, l'emballage et l'exportation d'une tasse à café, 140 litres d'eau sont nécessaires. Ce chiffre représente un véritable luxe pour près d'un milliard de personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable.

Mais cette dimension virtuelle peut nous aider à gérer plus prudemment et plus efficacement les ressources en eau. C'est l'avis de l'hydrologue japonais Taikan Oki de l'université de Tokyo :

"Je ne parle ici que du Japon. Nous importons par exemple beaucoup de céréales des Etats-Unis. Là-bas, il y a toujours un risque de sécheresses et l'irrigation des champs se fait grâce aux réserves d'eau souterraines qui n'ont jamais été utilisées. On ne peut vraiment pas dire que c'est efficace."

La semaine mondiale de l'eau qui s'est ouverte hier à Stockholm a cette année pour thème principal le partage des ressources en eau. C'est un problème politique et géographique dont les enjeux sont importants et qui nécessite des solutions rapides.