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Siemens sur la sellette dans l'affaire Ben Q

Yann Durand20 octobre 2006

Environ 1900 des 3000 employés de Ben Q vont être licenciés. Selon le gestionnaire de l’insolvabilité, le fabricant allemand de téléphones portables n’a une chance de s’en sortir qu’en réalisant une totale restructuration. Siemens, qui avait vendu le secteur déficitaire il y a peu, voit son image écornée. L’opinion publique exige un important engagement financier de la part de la multinationale soupçonnée d’avoir sciemment refoulé sa responsabilité. C’est en substance le contenu des commentaires de la presse allemande aujourd’hui.

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Manifestation des salariés de BenQ le mois dernier
Manifestation des salariés de BenQ le mois dernierImage : AP

Il est déjà clair que l’état et donc les contribuables doivent aussi payer le plan de réinsertion. Cela ne fait aucun doute pour la Tageszeitung de Berlin en rappelant que c’est pourtant Siemens qui avait préférer assurer des dividendes à ses actionnaires au détriment d’un assainissement de son secteur de téléphones portables. Le coup de grâce porté par Ben Q, le récent acheteur de la filiale, semble donc prémédité de longue date. C’est pourquoi, déduit le journal, les exigences des états régionaux de Bavière et de Rhénanie du nord-Westphalie sont compréhensibles, de voir les deux sociétés s’engager davantage dans le plan de réinsertion. L’offre actuelle de 35 millions d’euro qu’a fait siemens pour sauver son image ne suffira pas. Et selon la TAZ, les actionnaires aussi doivent être mis à contribution. Les 200 millions demandés par les syndicats, entameraient certes leurs gains cette année mais resteraient supportables en regard de la somme perçue elle s’élève à 1,2 milliards d’euros.

Le gestionnaire provisoire de la mise en insolvabilité a libéré Ben Q et donc Siemens de tout soupçon de malfaisance, constate la Frankfurter Rundschau. Pourtant, on ne peut leur ôter toute responsabilité même s’il s’avère impossible de la réclamer en justice. Cependant, analyse le quotidien, les deux entreprises représentent de grandes marques dont l’image ne souffre pas de dommages supplémentaires. Par conséquent, Siemens surtout, devrait pour son bien se montrer plus généreux. Ben Q en revanche n’a plus grand-chose à perdre en Allemagne.

Pour la Süddeutsche Zeitung, Siemens et son PDG Klaus Kleinfeld ont définitivement raté une sortie élégante de cette affaire onéreuse. La filiale déficitaire est certes écartée mais le préjudice demeure. Au-delà de la mauvaise presse, la déloyauté rampante au sein de la maison devrait peser lourd. Kleinfeld en tout cas, rappelle le journal, démontre qu’il existe parfois un monde entre la théorie et la pratique. Sa thèse il y a quelques années sur la représentation des entreprises auprès du public, mettait en étroite corrélation l’image d’une société et son succès économique. Dans la pratique le manager a des problèmes avec les deux.