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Situation alarmante dans le nord du Sri Lanka

Ph.Pognan2 février 2009

La vie de 250.000 civils tamouls est menacée par de violents combats entre l'armée nationale et les rebelles tamouls dans le nord du pays.

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Engins d'artillerie lance-roquettes de l'armée sri-lankaiseImage : picture-alliance / dpa

Le gouvernement sri-lankais dans la capitale Colombo a exhorté la population civile à quitter la zone du conflit sous peine d'être pris entre deux feux. L’armée assiège les derniers fiefs des rebelles des Tigres de l’Elaam Tamoul dans le nord-est, sur un triangle de 300 km2 de jungle. A Mullaittivu, des dizaines d'habitants ont été tués ces derniers jours. La communauté internationale, comme les organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme exhortent l'armée et la rébellion à épargner les civils pris au piège.

Dans le département de Mullaittivu, dont le chef-lieu est déjà tombé le 25 janvier, l'hôpital du secteur de Puthukkudiriruppu a été bombardé à trois reprises au cours des dernières heures. Au moins neuf personnes ont été tuées, une vingtaine d’autres blessées, dont de nombreux enfants. Alors que les LTTE, les Tigres de Libération de l’Ellam Tamoul, accusent l’armée d’avoir bombardé l’hôpital, les militaires eux démentent formellement et accusent de leur côté les rebelles de l'avoir fait pour les "discréditer".

Carla Haddad Mardini, porte-parole du CICR, le Comité international de la Croix-Rouge a lancé un pressant appel aux deux parties en conflit:

"Nos personnels sur le terrain sont choqués que l’hôpital ait été frappé à trois reprises en moins de 12 heures. Vous pouvez vous imaginer la panique qui s’ensuit sur place. Nous sommes très très inquiets de la situation. Nous appelons à la mise en place immédiate d’un couloir humanitaire sûr pour évacuer les blessés à travers les zones contrôlées par le gouvernement. Nous exhortons les deux parties en conflit à nous garantir immédiatement un passage sûr ."

Sri Lanka, Sicherheitstruppen
Des forces de sécurité évacuent les corps de rebelles tués au combatImage : picture-alliance/ dpa

Depuis une semaine déjà, la communauté internationale et les organisations humanitaires exhortent l'armée et la guérilla à épargner les centaines de milliers de civils tamouls toujours coincés à Mullaittivu. Mais le gouvernement de Colombo fait la sourde oreille, et semble décidé à mettre fin à une guerre qui dure depuis des décennies. Le groupe séparatistes du LTTE, fondé en 1976 se bat depuis l’été 1983 pour obtenir un propre Etat indépendant dans le nord et l’est de cette île de l’Océan Indien, ex- colonie britannique dénommée alors Ceylan. Jusqu’ici, le conflit a fait plus de 70.000 morts.

Près de 75% des 20 millions d’habitants du Sri Lanka sont des Cinghalais en majorité bouddhistes, 18% environ des Tamouls,en majorité, hindouistes. A côte de cela existent aussi des minorités musulmanes et chrétiennes. Le ministère sri-lankais de la Défense interdit aux ONG et à la presse d'accéder à Mullaittivu.