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Situation tendue au Soudan du Sud

Carole Assignon19 décembre 2013

Alors que les combats se poursuivent, l'ancien vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, appelle à renverser le chef de l'Etat Salva Kiir. Il lui reproche de ne pas avoir su préserver l'unité du pays.

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Pour Riek Machar, le président Salva Kiir n'a plus sa place à la tête de l'Etat
Pour Riek Machar, le président Salva Kiir n'a plus sa place à la tête de l'EtatImage : Reuters

"J'appelle le SPLM et sa branche armée le SPLA à renverser Salva Kiir de son poste à la tête du pays", a déclaré Riek Machar sur une radio internationale et ce, alors que des factions rivales de l'armée continuent de s'affronter au Soudan du Sud. Après la capitale, Juba, où un calme précaire règne depuis mercredi, c'est désormais à Bor que des combats sont signalés. Selon les autorités sud-soudanaises, la ville serait en grande partie contrôlée par les partisans de Riek Machar. Avec ces nouveaux affrontements, les habitants se sont réfugiés dans une base de l'Onu. C'est dans ce contexte que des pays comme la grande Bretagne ont décidé d'évacuer certains de leurs ressortissants.

Action diplomatique

Pour éviter que la situation dégénère, les pays de la sous-région cherchent par ailleurs à pousser le camp de l'ex-vice-président Riek Machar et celui du président Salva Kiir au dialogue. Le Kenya, l'Ethiopie et l'Ouganda, qui estiment que le problème est régional, offre leur assistance dans cette perspective.

Mercredi déjà, le chef de l'Etat sud-soudanais avait affirmé être prêt à parler avec son ex-vice-président qu'il accuse d'orchestrer les violences. Riek Machar de son côte nie et affirme qu'il s'agit d'un prétexte du pouvoir pour se débarrasser de ceux qu'il juge encombrants. Pour le professeur Alfred Shango Lokoho, historien et enseignant à la Sorbonne Nouvelles Paris III, si les deux parties acceptent le dialogue, leurs partisans pourraient en revanche poser problème :

Des déplacés ont trouvé refuge dans des camps de la mission des Nations Unies au Soudan du Sud
Des déplacés ont trouvé refuge dans des camps de la mission des Nations Unies au Soudan du SudImage : picture-alliance/AA

« Les deux protagonistes disent qu'ils sont prêts à se parler mais j'ai l'impression qu'ils ont perdu le contrôle sur leurs troupes. C'est cela le plus gros risque. Est ce que leurs troupes vont les écouter ? Depuis le moment où l'Union Africaine et la communauté internationale ont entériné la séparation du Soudan en deux Etats distincts, sans donner de moyens pour préserver la paix et pour supprimer les inégalités sociales et économiques, que ce soit entre les deux entités ou à l'intérieur même du Soudan du Sud, j'ai toujours pensé qu'on arriverait à ce genre de situation. »

Impact sur la production pétrolière ?

Dans le contexte d'instabilité actuel au Soudan du Sud, beaucoup s'interrogent également sur les conséquences du conflit sur la production de pétrole. Le secteur assure 98% des recettes du pays. Au ministère de l'Information, on assure que la production pétrolière se poursuit comme d'habitude, mais dans le secteur de Bentiu ou se trouve de nombreux champs pétrolifères, des employés auraient demandé la protection de la mission des Nations unies sur place.