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Situation encore tendue au Cameroun anglophone

Henri Fotso
2 octobre 2017

Les frontières des deux régions anglophones du pays étaient toujours fermées ce lundi après les violences de la veille. Les forces de sécurité sont à nouveau passé à l'action.

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Kamerun - Proteste
Image : Reuters/TV

Au lendemain du 1er octobre marqué par des manifestations et violences au Cameroun, la situation demeure tendue dans les deux régions anglophones dont les frontières restent fermées ce lundi. Le leader de l’opposition Ni Fru Ndi, retranché dans sa résidence de Bamenda, déplore cette situation alors qu'à Yaoundé, le gouvernement affirme être soutenu par la communauté internationale. Les déclarations du président Biya, de retour au pays dans les prochains jours restent en tout cas très attendus.

 

Rues désertées
Pour l'heure les rues étaient désertes à Bamenda ce 2 octobre, comme ailleurs dans les deux régions anglophones dont les frontières restent fermées. Après l’escalade de la veille, les forces de sécurité ont lancé une offensive ce lundi dans différentes localités, dont Bamenda où des soldats cagoulés, armés, sont allés de quartiers en quartiers. Le président national du SDF affirme avoir essuyé un obus lacrymogène dans sa résidence de Ntarikon et que les opérations militaires se poursuivent : "Les forces armées vont de quartiers en quartiers, cassent les maisons, arrêtent certains personnes, et emportent les biens d'autrui", assure-t-il.

 


Retranché chez lui, Ni John Fru Ndi se dit favorable non pas à la sécession mais au fédéralisme. Il déclare ne pas pouvoir sortir évaluer les dégâts en ville pour cause de dispositif sécuritaire, et critique le président Biya absent du territoire national en ce moment difficile. "Je suis le numéro trois du pays et toutes ces choses se passent dans ma région d’origine. Il ne m’a jamais appelé pour demander ce que nous devrions faire dans ce cas. Et au moment où nous parlons, il n’est pas dans le pays. Tous les chefs d’Etat qui sont allés à l’Assemblée générale de l’ONU sont tous rentrés chez eux, mais Monsieur n’est pas encore rentré chez lui, et tout ceci se passe en son absence", déplore-t-il. 

 

"Soutenir le gouvernement"
De quoi demain sera-t-il fait ? La proclamation symbolique de la République d’Ambazonie, le 1er octobre, n’a pour l’heure reçue l’approbation d’aucune institution, selon le gouvernement en place à Yaoundé. Le jeune Mbella, ministre des relations extérieures, plaide pour l'unité. "Les nations unies ont clairement exprimé que le Cameroun est le Cameroun dont ils ont eux-mêmes conduit le processus à la fois d’accession à l’indépendance, et le processus référendaire pour l’unité des deux Cameroun, que le Cameroun doit rester un pays un et indivisible." Il appelle à soutenir le gouvernement avant le retour du président. 

Kamerun - Proteste
Image : Reuters/J. Kouam