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Social, quand tu nous tiens...

Christophe Lascombes27 septembre 2010

En Une des journaux allemands : le congrès du SPD et le tollé général déclenché par la hausse de 5 euros par mois du montant de base de l'aide sociale décidée hier par la coalition chrétienne-démocrate-libérale à Berlin.

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Une petite poignée d'euros : voilà le montant de la hausse de l'aide sociale décidée hierImage : picture-alliance/dpa

Une honte, semble vouloir dire la Tageszeitung, qui parodie une publicité d'aliments pour chiens baptisés « Leyen », du nom de la Ministre fédérale du Travail Ursula von der Leyen. Cinq euros, voilà le prix qu'accorde ce gouvernement à la dignité des familles de chômeurs et de leurs enfants. Cette impudence est également préoccupante pour jauger la capacité d'empathie des Allemands. Nous vivons dans l'un des pays les plus riches du monde. Pourtant, aucun débat sur ce dont un être humain a besoin pour vivre dignement et participer à cette société n'a vu le jour.

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Ministre fédéral du Travail et elle-même mère de 7 enfants, Ursula von der Leyen (CDU) ne rougit pas en présentant la hausse de 5 euros de l'aide sociale décidée par le gouvernement.Image : dapd

Les cris d'orfraie de l'opposition n'y changeront rien, constate die Welt. L'état social a inventé tellement de prestations au cours des dernières décennies qu'elles représentent aujourd'hui la moitié du budget de l'état et ça, personne n'y trouve à redire. Avec cette hausse marginale des montants de l'aide sociale, Angela Merkel a le courage de maintenir constant l'écart entre les plus petits salaires et l'aide aux plus démunis.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung prend également parti pour le gouvernement. La Cour constitutionnelle n'avait pas exigé le relèvement des montants de l'aide sociale mais une redéfinition transparente et compréhensible. C'est cette transparence que la Ministre du Travail essaie maintenant de démontrer avec les nouveaux montants proposés.

Le SPD retrouve ses racines

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Le patron du SPD allemand réaligne son parti sur les valeurs historiques de la social-démocratie et veut lui redonner un nouvel élan.Image : dapd

La Süddeutsche Zeitung s'intéresse au congrès du parti social-démocrate de ce week-end en rappelant que lorsqu'un congrès ne se rassemble pas pour élire un nouveau chef de parti, cela s'appelle un congrès de travail. Parce qu'on y travaille sur ses valeurs. Le SPD n'avait pas eu l'occasion de le faire depuis longtemps, tellement il était occupé à chercher de nouveaux chefs et à les élire. Sigmar Gabriel, élu il y a dix mois, a lancé, après cette longue traversée du désert en matière de programme politique, un vaste plan de refondation du SPD, un peu comme on taille un vieil arbre pour qu'il porte à nouveau des fruits. Ce congrès devait être celui de la convalescence. C'est plutôt réussi !
Pour la Frankfurter Rundschau enfin, les sociaux-démocrates ont ceci de particulier qu'ils adorent pratiquer l'auto-admiration. Ce congrès express de six heures seulement du SPD l'a une fois de plus démontré avec le discours de Sigmar Gabriel, dont le message subliminal était : je suis bon, tu es bon, nous sommes bons. L'ordre interne du SPD est rétabli. Ni plus, ni moins.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Anne Le Touzé/Aude Gensbittel