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Sommet de l'Union Africaine sur fond de duel Ping-Dlamini Zuma

27 janvier 2012

Une quarantaine de chefs d'Etats et de gouvernements ont rendez vous dimanche et lundi dans la capitale éthiopienne. Au menu, les questions de développement, les crises et l'élection du président de la Commission de l'UA

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African heads of state and various country representatives attend the opening session of the 17th African Union Summit, at the Sipopo Conference Center outside Malabo, Equatorial Guinea, Thursday, June 30, 2011, as one delegate, centre top, reads the magazine titled "The Voice of the Town". Foreign military intervention has caused massive suffering in Africa and should only be carried out with the consensus of African nations, Equatorial Guinea President Teodoro Obiang Nguema said Thursday at the opening of the body's biannual summit.(ddp images/AP Photo/Rebecca Blackwell).
Lors du dernier sommet de 2011 à MalaboImage : AP

L'ombre de Mouammar Kadhafi va sans doute planer sur ce sommet, le premier depuis la mort du dirigeant libyen.C'est en effet sous l'impulsion de Mouammar Kadhafi que l'Union africaine a été portée sur les fonds baptismaux en 2002. C'était à Durban, en Afrique du Sud. L'ombre du "guide", tué en octobre dernier par les rebelles libyens, va certainement planer sur ce 18e sommet de l'organisation panafricaine. A Addis Abeba, il n'y aura donc pas de tente bédouine ni d'amazones, ces femmes chargées d'assurer la sécurité de l'ancien dirigeant. Mais outre le "folklore" de ses déplacements à l'étranger, Mouammar Kadhafi, c'était aussi ce projet d'Etats-unis d'Afrique. Un projet appelé sans doute aujourd'hui à mourir. Philippe Biyoya, analyste politique congolais :

« Le projet des Etats-unis d'Afrique de Kadhafi est un projet historique qui a été porté par des leaders comme Kwame Nkrumah, Sékou Touré et bien d'autres. C'est un projet qui ne va pas disparaître mais pour l'instant il va souffrir de l'absence d'un leader et d'un leadership qui puissent le porter »

Libyan leader Muammar Gaddafi (C) Herman van Rompuy President of the European Council (L) and Chairperson of the African Union and Gabon's President Ali Bongo (R) before the family picture during a session of the Africa/EU summit in Tripoli, Libya, 29 November 2010. The Africa/EU Summit is due to take place in Libya on 29 and 30 November under the theme of "Investment, Economic Growth and Job Creation". Heads of States and Governments are to address key issues, as peace and security, climate change, regional integration and private sector development, infrastructure and energy, agriculture and food security, migration. EPA/MOHAMED MESSARA
Mouammar Kadhafi, le grand absent à cette messe continentaleImage : picture-alliance/dpa

Le sommet de l'UA se tiendra dans une conjoncture régionale marquée par la vague de changements qui a ébranlé certains pays membres notamment la Libye, l'Egypte où encore la Côte d'Ivoire. Et sur ce point, les débats risquent d'être houleux, certains pays ne cachant plus en effet leur agacement face à l'ingérence extérieure dans le règlement des crises du continent. La réaction de Philippe Biyoya :

« L'Union africaine est fondamentalement faible. Si vous prenez son fameux Conseil de paix et de sécurité, il n'est pas capable d'action en vue de juguler des crises démocratiques ou des crises entre des états. Il y a absolument quelque chose à faire. On a voulu tout calqué sur l'Union européenne mais ça ne va pas. Je pense que l'on doit tout reformer »

L'un des moments les plus attendus de la rencontre sera l'élection, pour un mandat de quatre ans, du président de la Commission de l'UA. Dans les couloirs de la diplomatie africaine, de grandes manœuvres se déroulent à voix basse. Et le face-à-face entre le président sortant de la commission, le Gabonais Jean Ping, et la sud-africaine Nkosazana Dlami-Zuma pourrait même se transformer en une opposition entre francophones et anglophones. Les diplomates sud-africains font en outre valoir qu'il serait temps qu'un anglophone dirige la Commission après les francophones Jean Ping et Alpha konaré.

En marge de ce sommet, le président de la Conférence consultative politique du peuple chinois prononcera un discours à l'ouverture des travaux, et prendra part à la cérémonie de clôture prévue au siège de l'UA. Un nouveau siège construit avec l'aide, justement, de la Chine.

Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Edition : Sandrine Blanchard