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Sommet euro-russe, comme un goût d'inachevé

15 décembre 2011

La Russie promet certes à l'Union européenne une aide conséquente pour les Etats européens secoués par la crise de l'euro... Mais demeurent les accusations de fraude portées contre Moscou aux dernières législatives.

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epa03034751 President of Russia Dmitry Medvedev, European Council President Herman Van Rompuy (C) and European Commission President Jose Manuel Barroso (R) give a news conference at the end of a EU-Russia summit, in Brussels, Belgium 15 December 2011. Medvedev met with leading EU officials for a bilateral summit expected to be overshadowed by opposition claims that recent parliamentary elections had been rigged. EPA/OLIVIER HOSLET +++(c) dpa - Bildfunk+++
Rencontre au sommet: Medvedev, Van Rompuy et Barroso à BruxellesImage : picture-alliance/dpa

Le président russe Dmitri Medvedev rejette ces accusations en bloc et refuse d'annuler le scrutin, en dépit des reproches que lui font les Européens.

L'entrée de la Russie dans l'Organisation mondiale du Commerce, qui doit être scellée demain à Genève, l'aide financière de Moscou qui vole au secours de la zone euro par le biais du FMI : ces points sont des motifs de satisfaction de part et d'autre.

La suppression des visas entre l'Europe et la Russie, voilà un thème un peu plus délicat, même si Bruxelles et Moscou rapprochent leurs positions, en vue de renforcer à terme les échanges, surtout commerciaux et universitaires. L'UE exige cependant de la Russie qu'elle instaure auparavant le passeport biométrique, pour éviter les contrefaçons.

epa03034530 Commission Chairman Jose Manuel Barroso prior to the EU-Russia summit, at the European Union Council headquarters, in Brussels, 15 December 2011. Russian President Dmitry Medvedev met with leading EU officials for a bilateral summit expected to be overshadowed by opposition claims that recent parliamentary elections had been rigged. EPA/KRISTOF VAN ACCOM Belgium Out
L'Europe, gênée aux entournures?Image : picture alliance/dpa

Grincements de dents

Sur le plan politique, ça achoppe davantage. La Russie continue de brandir son veto au Conseil de sécurité pour empêcher l'adoption d'une résolution contre le régime syrien. Et les dissensions persistent également au sujet du programme nucléaire iranien.

Mais la principale source de tension, au sommet de euro-russe de Bruxelles, c'était surtout la politique intérieure russe. Qui ne regarde pas l'Europe, d'après la Russie. Un point de vue que ne partage pas le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, qui l'a souligné en présence de Dmitri Medvedev : "Nous sommes préoccupés par les irrégularités et le manque d'équité évoqués par les observateurs et une partie de la société civile russe. Nous sommes également inquiets de l'arrestation de manifestants. Nous saluons donc que vous ayez annoncé, Monsieur le Président, l'examen des problèmes d'équité et de neutralité du scrutin."

Critiques en Allemagne

Plusieurs responsables politiques allemands regrettent la mollesse du ton. Selon eux, la stabilité du régime n'excuse pas la violation des droits de l'Homme. Bernd Posselt, eurodéputé conservateur : "Il ne peut y avoir de stabilité sans démocratie. Cela fait partie des leçons que nous a données l'histoire." Au Bundestag, le Parlement allemand, les différents partis politiques ont apporté leur soutien aux manifestants et demandé aux autorités russes de libérer les militants interpellés et d'examiner les plaintes pour fraudes.

Réponse glaciale de Dmitri Medvedev aux reproches européens : "Je n'ai pas de commentaire à faire, parce qu'il s'agit de NOS élections. Elles ne regardent en rien le Parlement européen."

ARCHIV - - In stürmischen Krisenzeiten empfiehlt sich Russlands Regierungschef Wladimir Putin (Archivfoto vom 27.11.2011) Wählern gern als Steuermann, der das «Schiff» vor dem Schlingern bewahrt. Denn auch bei den Menschen der Rohstoffgroßmacht wächst die Angst vor einem Finanzcrash in der Eurozone und vor einer Rezession EPA/SERGEI CHIRIKOV
Poutine ne lâche rienImage : picture alliance/dpa

Pendant ce temps, en Russie, le Premier ministre Vladimir Poutine participait à une émission télévisée durant laquelle les téléspectateurs pouvaient lui poser des questions. Il en a profité, notamment, pour fustiger les manifestants de l'opposition qui contestent les résultats électoraux. Et confirmer un secret de polichinelle: s'il est réélu à la présidence russe en mars prochain, comme il le souhaite, son Premier ministre répondra au nom de... Dmitri Medvedev.

Auteurs : Christoph Hasselbach, Sandrine Blanchard
Edition : Anne Le Touzé