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Suite du procès d'Holger Pfahls

Aude Gensbittel4 août 2005

Holger Pfahls, ancien secrétaire d’Etat à la défense, était accusé d'avoir reçu une forte somme d’argent en échange de pressions exercées pour obtenir un contrat de livraison de véhicules blindés à l'Arabie saoudite en 1991. Mais hier l’ancien chancelier Helmut Kohl est intervenu dans le procès et a déchargé l’ancien secrétaire d’Etat qui ne doit plus répondre de corruption, mais de fraude fiscale et de prise illégale d’intérêts. Ce qui ne plaît pas forcément à tous les quotidiens.

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L'ex chancelier Helmut Kohl a fait un geste pour son ancien secrétaire d’Etat à la défense, Holger Pfahls
L'ex chancelier Helmut Kohl a fait un geste pour son ancien secrétaire d’Etat à la défense, Holger PfahlsImage : AP

Die Welt souligne la dimension politique de l’affaire. Le camp des sociaux-démocrates et des Verts attendait d’avoir enfin la preuve que le gouvernement Kohl s’était laissé soudoyé, écrit le journal conservateur. Les spéculations de ce genre sont maintenant définitivement écartées.

Le reste de la presse est nettement plus critique. Pour le Financial Times Deutschland, le procès contre Holger Pfahls s’est terminé hier, même si les plaidoyers et le jugement n’ont pas encore été prononcés. Après le témoignage d’Helmut Kohl, une chose est sûre : ce qui s’est réellement passé quand le secrétaire d’Etat Holger Pfahls a accepté 3,8 millions de marks de la part du marchand d’armes Karlheinz Schreiber restera obscur. Le procès d’Augsbourg s’est contenté d’éclairer à la chandelle toute une série d’événements et de personnalités politiques des années 1980 et 90. On n’a donc perçu que quelques détails et anecdotes, mais la lumière n’a pas été faite sur l’ensemble de l’histoire.

Même ton dans la Süddeutsche Zeitung. Dans ce procès spectacle, le but principal n’était pas l’éclaircissement d’un scandale. Pour la défense et le tribunal, il s’agissait de trouver le meilleur moyen d’obtenir une peine plus douce pour l’accusé. Et ça a fonctionné : ce n’était pas de la corruption, mais une prise illégale d’intérêt ! Cela fait bien l’affaire de la défense, mais le scandale n’en reste pas moins scandaleux.

Qu’en est-il des soupçons de corruption qui planent sur le patriarche de la CDU, Helmut Kohl, se demande la Handelsblatt. A Augsbourg, l’ancien chancelier n’a pas saisi la chance d’enterrer l’affaire des caisses noires de la CDU et de dévoiler l’identité du généreux donateur qui, juste au moment de la vente des véhicules blindés, avait versé plus de deux millions de D-Marks dans les caisses du parti. Mais non, il ne fallait pas s’attendre à un noble geste de ce genre. Tout s’arrange donc pour le mieux pour l’accusé Pfahls, poursuit le quotidien économique. Le témoignage d’Helmut Kohl va lui épargner l’accusation de corruption, il ne sera jugé que pour prise illégale d’intérêts et fraude fiscale. En comparaison avec les scandales géants qui ont lieu chez Volkswagen ou Daimler, c’est presque un délit mineur, raille le journal.