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Suppressions massives d'emplois chez Opel

Christophe LASCOMBES18 octobre 2004

Les projets de General Motors de réduction drastique des effectifs chez Opel et la grogne des ouvriers continuent d’alimenter les commentaires de la presse allemande en ce début de semaine.

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A Rüsselsheim, le siège de la marque Opel, la colère gronde
A Rüsselsheim, le siège de la marque Opel, la colère grondeImage : AP

Pour la Westdeutsche Zeitung de Düsseldorf, personne ne contrôle la révolte qui flambe chez Opel. De toutes façons, lorsqu’on a une telle rage au ventre, on n’écoute plus les fonctionnaires, fussent-ils syndicalistes. Aucune aide en outre n’est à attendre du reste du pays et voilà que les premières théories de complot surgissent : l’abandon des sites de production allemands seraient en réalité une punition américaine à la suite de la réserve allemande dans la guerre contre l’Irak et une récompense pour la Pologne qui a suivi Bush sur le sentier de la guerre. Une rumeur mise au compte de la direction du DGB, la grande confédération syndicale. Ce genre de symptômes montrent bien la gravité de la situation. Et c’est aussi pourquoi il faut trouver rapidement des solutions.

La Süddeutsche Zeitung analyse la situation de manière plus pragmatique : à Bochum, si la solidarité ne compte plus au sein du groupe Opel, si c’est désormais le règne du chacun pour soi, la raison en est simple : les ouvriers de Gliwice, en Pologne, ou d’Azambuja, au Portugal, comptent parmi les gagnants de la stratégie européenne de General Motors, à savoir développer des usines dans les pays où règnent une demande élevée et des coûts de production bas. Deux arguments qui ne valent plus pour l’Allemagne. Les syndicats sont à la croisée des chemins : ils doivent comprendre que l’Allemagne n’est pas une île et que leurs recettes datant des années 70 et 80 n’ont plus aucune efficacité.

Die Welt appelle à l’apaisement dans ce conflit et argumente ainsi : en raison des pertes élevées de General Motors en Europe, de la résistance acharnée des ouvriers d’Opel et de la complexité du sujet, tout ceci laisse entrevoir une longue période de négociations difficiles. D’autant que les conséquences seront certainement majeures dans le paysage social allemand. Toutefois, afin de pouvoir maîtriser cette crise au mieux, l’essentiel est de disposer désormais d’une phase de tranquillité au cours de laquelle les partenaires sociaux pourront élaborer les différents modèles possibles.

La Frankfurter Rundschau conclut qu’après une décennie de débat sur la mondialisation, le renoncement en période de crise n’est plus un sujet tabou. Toutefois, la redoutable absence d’imagination dont ont fait preuve les dirigeants américains d’Opel est la véritable cause du mécontentement et lance sur les barricades des employés qui auraient été tout prêts à accepter un compromis douloureux. Pourtant, tout ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la flexibilité. C’est cela que signifie la grogne des ouvriers de chez Opel en 2004.