Sursum corda...
21 juillet 2010C'est irréaliste de croire qu'en 2014, les Afghans seront en mesure d'assurer eux mêmes la sécurité dans leur pays, titre sans détours la Frankfurter Rundschau. Si l'on peut comprendre que les forces alliées veuillent enfin annoncer à leurs opinions publiques impatientes une date de retrait, cette dernière reste invraisemblable. Dommage que l'OTAN répéte encore la même erreur pratiquée pendant ces neuf années de guerre : à savoir se fixer des objectifs irréalistes.
Même analyse à la Frankfurter Allgemeine Zeitung. 2014 est une utopie. À cette date, le gouvernement central d'Hamid Karzaï sera incapable de contrôler l'Afghanistan. Car la grande question est de savoir si ce pays et ses clans, sous-clans et tribus peut vraiment être dirigé par un gouvernement central. Ici, la corruption est endémique et si, à l'avenir, la moitié de l'aide internationale est distribuée par le pouvoir, cela va stimuler plus encore l'économie parallèle.
Ce ne sont pas les réformes promises par Hamid Karsai qui sont à même d'apaiser les doutes des Occidentaux, souligne la tageszeitung. Et rappelle que l'Afghanistan a déjà reçu plus de 30 milliards de dollars d'aide internationale depuis 2001 et que malgré tout, il reste l'un des pays les plus pauvres et les plus corrompus de la planète.
La Une de la Süddeustche Zeitung permet de passer sans coup férir de la politique internationale au sport grâce à une photo du président afghan et de Hillary Clinton admirant les ballons de football décorant la devanture d'un magasin du bazar de Kaboul. L'entraîneur du onze national allemand a donc prolongé son contrat jusqu'à la Coupe d'Europe de 2012. Selon le quotidien de Munich, le choix était clair pour Joachim Löw. Soit il jetait l'éponge, faisant ainsi acte de trahison, soit il profitait du fait qu'un pays tout entier soit son fan-club personnel pour dicter plus facilement ses conditions à la Fédération allemande de football.
D'autres journaux sont carrément enthousiastes, à l'image de die Welt qui parle de République nageant dans le bonheur. Même les politiques de tous bords sont unanimes : il faut que Joachim Löw reste entraîneur national car c'est un symbole d'espoir pour tous. Et faisant allusion au départ récent et inattendu du président Horst Köhler, le quotidien conclut : ce pays ne supporterait pas d'autre démission !