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Syrie : le massacre de trop ?

29 mai 2012

Plusieurs pays, dont l'Allemagne, vont expulser les ambassadeurs de Syrie. Une nouvelle sanction diplomatique contre Damas, après le massacre commis à Houla, vendredi. Même la Chine a condamné des "meurtres cruels".

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Le plan de l'envoyé spécial de l'ONU Kofi Annan impuissant devant la détermination de Bachar al-Assad
Le plan de l'envoyé spécial de l'ONU Kofi Annan impuissant devant la détermination de Bachar al-AssadImage : picture-alliance/dpa

Le massacre de Houla est sans doute le massacre de trop dans cette guerre civile qui ne dit pas son nom. Kofi Annan, le représentant spécial de l'ONU qui est arrivé sur place s'est dit "horrifié". D'après les résultats de l'enquête de l'ONU, la majorité des victimes du massacre ont été exécutées. Quelque 108 personnes au total, dont 49 enfants, ont trouvé la mort dans cette attaque qui s'est déroulée d'abord avec tirs d'artillerie et de tanks, suivie de l'assassinat des habitants par les redoutables milices du régime, les "chabiha".

C'est en tout cas ce qu'a déclaré Rupert Coleville un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. Un rapport de la commission d'enquête sur la Syrie sera dressé. Il permettra un jour de présenter des preuves. Damas a nié toute reponsabilité gouvernementale dans ce massacre qualifié de "terroriste". Téhéran et Pékin ont condamné le carnage et estiment qu'il faut identifier les responsables.

Enterrement des victimes du massacre de Houla, parmi lesquelles une cinquantaine d'enfants
Enterrement des victimes du massacre de Houla, parmi lesquelles une cinquantaine d'enfantsImage : Reuters

Impuissance internationale

Ce massacre s'est en effet déroulé alors que les observateurs de l'ONU sont sur le terrain. Ce qui discrédite presque totalement le plan de Kofi Annan. David Cameron, le Premier ministre britannique, suggère néanmoins d'augmenter la taille et la portée de la mission de ces observateurs, en nombre insuffisant sur le terrain. Reste que si personne n'a l'intention d'intervenir militairement en Syrie, il faut renforcer la pression sur Bachar al-Assad. La France estime par la voix de son nouveau chef de la diplomatie, Laurent Fabius, que la Cour pénale internationale doit être saisie.

Autre approche : jouer la carte russe. Vladimir Poutine sera l'hôte de l'Élysée en fin de semaine. Moscou est une des clés pour une solution à ce conflit, car la Russie livre encore des armes à Damas. Le nouveau président François Hollande, qui a convoqué une réunion du groupe des "Amis du peuple syrien", devra déployer ses talents de négociateur.

Auteur : Elisabeth Cadot (avec AFP, DPA)
Édition : Sébastien Martineau