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Syriza promet un tournant à la Grèce

Aude Gensbittel26 janvier 2015

A la Une : la victoire du parti de gauche Syriza lors des élections législatives en Grèce. Pendant la campagne, le chef de file du parti Alexis Tsipras avait promis d’en finir avec la politique d’austérité en Grèce.

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« Nous laissons derrière nous cinq années de douleur et d'humiliation, » a déclaré Alexis Tsipras
« Nous laissons derrière nous cinq années de douleur et d'humiliation, » a déclaré Alexis TsiprasImage : Reuters/A.Konstantinidis

Les résultats des élections en Grèce ne sont pas une grande surprise, mais la Bildzeitung les compare à un véritable séisme, car ils montrent que la majorité de la population rejette en bloc la politique de réforme.

La Süddeutsche Zeitung explique également la victoire de la gauche par la colère des Grecs, car leurs sacrifices au cours des cinq dernières années n'ont pas servi à grand-chose et le pays n'a pas avancé sur le plan économique. Le sauvetage de la Grèce, qui a coûté 240 milliards d'euros, n'a pas non plus été le succès espéré par la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des Finances, écrit le quotidien. La raison : les bons conseils venus de l'extérieur n'aident pas beaucoup, quand les réformes colossales qui sont nécessaires sont confiées justement à ceux qui sont en grande partie responsables du désastre.

Le journal alternatif die tageszeitung se réjouit de la victoire de la gauche. Pour la taz, la victoire de Syriza est d'abord une chance de se libérer de plusieurs décennies de corruption et de népotisme, un phénomène qui touchait aussi bien les conservateurs que les sociaux-démocrates. Die tageszeitung parle d'une véritable rupture avec le système du clientélisme. Toutefois le chef de Syriza, Alexis Tsipras a maintenant un problème, ajoute le journal, avec sa rhétorique électorale, il a créé des espoirs démesurés.

Alexis Tsipras a prêté serment en tant que Premier ministre lundi après-midi
Alexis Tsipras a prêté serment en tant que Premier ministre lundi après-midiImage : AFP/Getty Images/A. Messinis

Ne serait-ce que sa promesse de rehausser les retraites et d'annuler les coupes dans la fonction publique coûterait de 10 à 12 milliards d'euros par an, ajoute la Neue Osnabrücker Zeitung. Où Alexis Tsipras veut-il trouver cet argent ? se demande le journal.

Le quotidien conservateur die Welt estime toutefois qu'Alexis Tsipras n'est peut-être pas le plus mauvais choix pour mener la Grèce sur le bon chemin. Cet habile populiste devra confronter les Grecs avec des vérités qui dérangent. Et la plus importante, c'est que la Grèce est ruinée. Mais Alexis Tsipras a la confiance de la population. Contrairement aux partis traditionnels, il n'est pas considéré comme une marionnette des créanciers étrangers. Qui, si ce n'est lui, pourrait imposer les réformes nécessaires ?

Beaucoup de Grecs sont en colère contre l'Allemagne à cause de la politique d'austérité soutenue par Angela Merkel
Beaucoup de Grecs sont en colère contre l'Allemagne à cause de la politique d'austérité soutenue par Angela MerkelImage : picture-alliance/dpa/M. Kappeler