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Témoignage du correspondant de la DW évacué de Goma

Jacques Vagheni
27 mai 2021

Jacques Vagheni, notre correspondant à Goma, raconte comment il a dû quitter la ville avec sa famille à cause du volcan Nyiragongo.

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Le volcan Nyiragongo provoque le départ de dizaines de milliers de Congolais de Goma
Le volcan Nyiragongo provoque le départ de dizaines de milliers de Congolais de GomaImage : Jacques Vagheni/DW

Des vulcaonologues se sont rendus au sommet du volcan Nyiragongo, près de Goma, dans l'Est de la République démocratique du Congo, pour surveiller son activité et tenter de prédire la prochaine éruption.

Depuis samedi, la lave s’est épanchée sur plusieurs centaines de mètres dans les faubourgs de Goma, provoquant le départ de dizaines de milliers de famille vers Saké, Bukavu, ou parfois le Rwanda voisin.
Dans une interview à nos confrères des services télévision de la DW, Omar Abood, le chef de la Monusco à Goma, parle d’une "situation très critique" et il détaille la manière dont coopèrent les Casques bleus avec les autorités, le Centre d’observation vulcanologique et plusieurs acteurs locaux : la Monusco permet notamment à des experts de survoler le volcan, en hélicoptère ou grâce à des drones. 

Omar Abood raconte: "Nous avons aussi commencé à aider la population locale. Actuellement, nous fournissons de l'eau à la population déplacée. Nous travaillons également au pavage de la route qui a été gravement endommagée pendant la première éruption. En ce qui concerne notre personnel, nous comptons environ 5000 personnes sur place. La plupart sont congolais et vivent avec leurs familles. Nous essayons également de les aider à évacuer la ville de Goma."

>>> Lire aussi : Les autorités de Goma craignent le pire

Une partie de la population de Goma a donc dû être évacuée. Parmi les habitants concernés se trouvent notre correspondant sur place, Jacques Vagheni, et sa famille. Ils se dirigent en ce moment en direction de Sake, une ville située à 25 kilomètres au nord de Goma et où une bonne partie des réfugiés sont dirigés.

Jacques Vagheni témoigne de cette évacuation:

"Depuis ce matin, les habitants tentent de fuir. Les uns essaient de regagner Bukavu, d'autres de se rendre au Rwanda via le Lac Kivu, d'autres encore les territoires de Masisi ou Rutshuru. Pour ceux qui empruntent la voie terrestre, l'axe ouest notamment, le déplacement se fait à pied, en transport en commun ou par véhicule privé. L'Axe de Goma-Sake, d'environ 30 km, est vraiment saturé . C'est ce que je peux voir ici, à l'entrée de la ville de Sake, où une vingtaine de véhicules essaient d'entrer, mais ça reste très difficile. Ma propre famille, pour traverser cet axe, a mis toute la journée car la circulation est gênée par les embouteillages. Le gouvernement a déployé quelques bus pour le transport. Mais tout cela a été loin d'être suffisant avec la multitude des personnes qui y ont été contraintes à se déplacer. Les déplacements vont sûrement se poursuivre tard dans la soirée. Les lieux de refuge indiqués par les gouverneurs Constant Ndima auront le défi de faire face à une éventuelle saturation et il va falloir offrir aux déplacés des lots et des abris adaptés."