Tanzanie : fin de la cohabitation pacifique ?
6 mai 2013Les recherches se poursuivaient lundi 6 mai pour identifier les auteurs de l'attaque qui a visé, la veille, l'église Saint Joseph Le Travailleur. L'engin utilisé pour perpétrer l'attaque a explosé sur le parvis de l'église où se trouvaient de nombreux fidèles. C'était la première messe célébrée dans le bâtiment tout juste terminé. Il y avait à l'intérieur le représentant du Vatican en Tanzanie qui, selon nos informations, n'a pas été touché.
Deux morts et au moins soixante blessés, c'est le bilan provisoire. Le commandant de la police d'Arusha, Lebaratus Sabas a indiqué à la Deutsche Welle que des suspects ont été arrêtés :
« Plusieurs personnes ont été arrêtées pour être interrogées. L'objectif est de vérifier leur implication dans cette attaque. Jusqu'à présent, huit personnes sont en garde à vue. Il y a des citoyens tanzaniens mais aussi des étrangers. »
Surprenante attaque
L'attaque est d'autant plus surprenante que la Tanzanie n'avait pas connu de violences à caractère religieux de cette envergure depuis son indépendance. D'après Generali Ulimwego, journaliste et politologue tanzanien, le malaise socio-économique qui traverse actuellement le pays pourrait être la cause de la violence confessionnelle.
En Tanzanie, au moins quatre confessions religieuses cohabitent. Difficile cependant d'avancer des chiffres exacts car le recensement dans ce pays ne recueille pas de données d'ordre religieux. Cela dit, selon certaines informations la majorité de la population tanzanienne est chrétienne. Si jusqu'ici la cohabitation entre les religions est jugée pacifique, on note un regain de violences ces derniers mois entre chrétiens et musulmans. Les plus récentes remontent au début de cette année et proviennent d'un litige sur l'abattage du bétail de boucherie.