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« Tapis rouge pour la mauvaise personne »

17 juin 2011

Les journaux allemands reviennent notamment sur l'invitation officielle adressée par Pékin au président soudanais Omar el-Béchir à venir passer quelques jours en Chine fin juin.

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Omar el-Béchir devrait notamment renontrer Hu Jintao, le président chinoisImage : dapd

C'est avec une sincérité désarmante que la République populaire a invité le président soudanais, un homme recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. La Süddeutsche Zeitung rappelle que la Chine n'a pas ratifié les statuts de la CPI. Pékin peut par ailleurs s'appuyer sur le fait qu'Omar el-Béchir n'en est pas à sa première sortie à l'étranger depuis que le mandat d'arrêt international a été lancé contre lui. Il s'est notamment rendu au Tchad et au Kenya sans être inquiété, alors que ces deux pays soutiennent la CPI.

Cela dit, poursuit le quotidien, cette visite n'est pas positive pour la Chine. Elle intervient alors que la région frontalière entre le nord et le sud du Soudain connaît un regain de tensions. L'Onu a par ailleurs récemment évoqué de nouveaux cas de meurtres, de viols et autres crimes dans cette région. Dans ce contexte, invoquer "l'amitié traditionnelle" entre la Chine et le Soudan pour justifier l'invitation laisse une impression désagréable.

Même avis du côté de la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui estime que, juridiquement, on ne peut rien reprocher à la Chine mais que, politiquement, c'est fort de café. Cela fait longtemps que le régime de Béchir compte parmi les plus proches alliés de Pékin, entre autres à cause ou grâce au pétrole soudanais. Impossible d'estimer pour le moment dans quelle mesure Khartoum va devoir partager cette richesse avec le Sud-Soudan, une fois que ce dernier aura proclamé son indépendance. La Chine entretient de bonnes relations avec les deux parties, mais si elle continue à jouer la carte Béchir, il est probable que le Sud-Soudan opte pour un partenaire plus approprié.

Obama / Nobelpreis / Oslo
Le président Barack Obama lors de la remise du prix Nobel de la paix en 2009Image : AP

Die Tageszeitung s'interesse, elle, à l'impopularité croissante du conflit libyen aux Etats-Unis. Près de 90 jours après le début de la guerre, la fin du régime du colonel Mouammar Kadhafi n'est pas en vue et même l'argument humanitaire invoqué par les alliés pour justifier leur intervention semble discutable. Aux Etats-Unis, le doute est en train de gagner l'ensemble de la population jusqu'aux députés, démocrates compris, du Congrès. Il ne faut pas oublier que Barack Obama a été élu sur la promesse de mettre fin à la guerre en Irak. Il s'était par ailleurs engagé, en tant que président, à demander l'avis du Congrès avant de se lancer dans un autre conflit. Et, cerise sur le gâteau, il a quand même reçu le prix Nobel de la paix.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Sébastien Martineau