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Economie

Tchad : Covid-19 et coupures d'électricité, la double peine

Blaise Dariustone
7 octobre 2020

Alors qu'au Tchad la Covid-19 a contraint beaucoup d'entreprises à l'inactivité, les délestages n'arrangent pas les affaires.

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Le coronavirus avait déjà ralenti l'économie tchadienne
Le coronavirus avait déjà ralenti l'économie tchadienneImage : picture-alliance/dpa/M. Ramadane

Plusieurs groupes de la Société nationale d'électricité seraient en panne, ne permettant plus que quelques heures d'électricité par jour. Et ces délestages durent depuis bientôt deux mois.

Assis sur un canapé devant son atelier de couture au quartier Moursal, dans le 6e arrondissement de la capitale N’Djamena, Prudent Djasrabé explique qu’il est victime de ces délestages d’électricité.

Arrivé à 10 heures dans son atelier, Prudent n’a pu travailler qu’environ une heure avant de subir une nouvelle coupure :

"Nous sommes dans la période de confection des tenues des élèves mais depuis quelques semaines il y a toujours des délestages. Par exemple, aujourd’hui j’avais programmé de coudre six ensembles de tenues. Hélas, il y a eu un délestage depuis onze heures, donc cela  joue sur mon programme. Les clients viennent et il faut leur expliquer mais il y en a qui ne comprennent pas. Certains disent que les couturiers, nous donnons toujours de faux rendez-vous."

Coupures d'électricité au Tchad : écoutez le sujet de notre correspondant à N'Djamena

Après la Covid-19, les délestages

Evelyne, la tenancière d’un petit restaurant au quartier Gassi, dans le 7e arrondissement, est aussi victime de cette situation.

"J'ai beaucoup d'aliments frais, viandes, poissons et légumes que je conserve grâce à l’électricité. Mais depuis quelques temps, je n'arrive pas à conserver ces marchandises. Certaines pourrissent et je suis obligée de les jeter. Cette situation nous fait perdre gros. Pourtant, nous venons de sortir d'une longue période d'inactivité à cause de la Covid-19 et voilà que cette situation nous plonge dans une autre crise."

Ali Adoum, propriétaire d’un petit atelier de soudure dans quartier Amtoukoui, toujours dans le 7e arrondissement, a été obligé de fermer son entreprise depuis une semaine.

"Dans notre secteur, on nous donne de l'électricité souvent aux environs de minuit ou une heure, alors qu'on est sous couvre-feu à 23 heures. Donc je ne peux pas travailler à cette heure-là. Mon atelier a besoin d'une énergie de grande capacité, je n'ai pas un grand groupe donc je suis obligé de fermer."

Outre les acteurs économiques et les ménages, certains services publics sont également touchés par ces délestages qui rendent difficile le fonctionnement de l’administration tchadienne, déjà critiquée par les usagers pour la lenteur dans le traitement des dossiers administratifs.