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Tchad : faible taux de scolarisation des filles

Blaise Dariustone
11 octobre 2019

"Les filles : une force libre et inarrêtable", c'est le thème de la Journée mondiale de la fille 2019. Au Tchad, les filles sont largement moins scolarisées que les garçons et quittent souvent prématurément l'école.

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Weltmädchentag
Image : picture-alliance/dpa/Plan International

Instituée en 2012 par l’Assemblée générale des Nations unies, la Journée internationale de la fille a pour objectif de promouvoir l’autonomisation des filles et l’exercice de leurs droits fondamentaux.

"Les filles : une force libre et inarrêtable", c'est le thème retenu cette année pour célébrer cette journée. Mais dans nombre de pays à travers le monde, principalement sur le continent africain, le taux de scolarisation des filles reste assez faible.

C'est le cas au Tchad, où elles abandonnent aussi souvent prématurément l’école, même si certaines familles parviennent à les y maintenir.

Quartier Démbé, dans le 7e arrondissement de N’Djamena, la capitale tchadienne. Il est 15h30 au domicile d'Isabelle Djenom. Souriante, celle-ci est entourée dans son salon de ses deux filles : Grace, âgée de 18 ans, en classe de Terminale, et Mary, sept ans, encore en cours élémentaire première année.

Isabelle Djenom explique pourquoi elle a tenu à laisser ses filles à l'école.

"J'ai décidé d'envoyer mes filles à l'école parce qu'elles vont connaître leurs devoirs et ce sur quoi elles peuvent réclamer leurs droits dans la société. Elles apprennent aussi à lire et à écrire. Par exemple, ma petite fille s'exprime bien en français et la grande aussi. Je demande aussi à mes sœurs, même si elles manquent de moyens, d'envoyer leurs filles à l'école. Il ne faut pas les laisser à la maison.", déclare-t-elle.

Sa fille, Grace assise à ses côtés, connaît également l'importance pour elle d'aller à l'école.

"Je suis très fière d'être inscrite à l'école. Une vie sans école n'est rien. L'école m'a d'abord fait connaître mes droits et devoirs. Avec l'instruction que j'ai reçu à l'école, je sais maintenant que je peux faire mieux qu'un garçon dans la société.", fait fièrement observer l'élève en classe de terminale.

Education scolaire, porte de la réussite

Hilfswerks Misereor Fastenaktion 2012
Image : Kathrin Harms/MISEREOR

Pour Aleva Ndavogo Jude, responsable du centre ‘'Dakouna Espoir'', une structure créée par des artistes pour la prise en charge des enfants des rues et des orphelins et qui accueillent plusieurs filles, l'importance de l'éducation des filles n'est plus à démontrer.

"L'éducation est la porte de la réussite parce que sans l'éducation on ne peut rien faire. Et je pense que cette journée interpelle les parents pour qu'ils puissent prendre leur responsabilité, pour que les filles puissent aller à l'école."

Le responsable de ‘'Dakouna Espoir'' explique : "Il y a des filles qui vivent avec des parents pauvres mais qui s'intéressent à notre centre et nous demandent de les aider à s'inscrire à l'école. On leur tend donc aussi la main en les inscrivant. On a pu ainsi récupérer 11 filles qui sont actuellement en train de suivre les cours. S'il n'y a pas d'argent, alors ça ne sert à rien de faire beaucoup d'enfants. On doit faire de la planification familiale. Un parent a la responsabilité d'inscrire sa fille à l'école.", martèle Aleva Ndavogo Jude

Taux de scolarisation des filles assez faible

Selon un rapport du ministère de l'Éducation nationale rendu public en 2015, sur une population de 2,3 millions de filles en âge d'aller à l'école, 43% d'entre elles ont pu être scolarisées.

Mais au cycle moyen, le taux de scolarisation des filles chute à 18,3% alors que celui des garçons est de 39,9%. Des statistiques qui illustrent le faible taux de scolarisation des filles au Tchad.